27 décembre 2007

« Les Enchantements d’Ambremer » de Pierre Pevel

« Il était une fois le Paris des Merveilles… »

Imaginez, Paris, 1909, fées, lutins, et autres créatures féeriques côtoient les habitants de la capitale. Rien d’étonnant pour les citadins, l’OutreMonde, le pays des fées, n’est pas loin. Depuis que les fées ont révélé leur existence aux hommes, une ligne de métro relie la ville à la capitale Ambremer.
Chargé de démasquer un tricheur au club Richelieu, Louis Denizart Hippolyte Griffont est à cent lieues de se douter qu’il va être embarqué dans une bien étrange aventure. Mage du Cercle Cyan, un club de gentlemen magiciens, il va se retrouver parmi la liste des suspects suite à une série de meurtres mystérieux et à un trafic d’objets enchantés. L’affaire semble épineuse, et l’arrivée en ville d’Isabel de Saint-Gil, la célèbre enchanteresse cambrioleuse, ne fera rien pour arranger les problèmes de Griffont.

Quand la fantasy côtoie le roman d’aventure, avec un personnage très sympathique, rappelant un peu Sherlock Holmes, avec des pouvoirs magiques en plus, cela donne « Les Enchantements d’Ambremer ».
Ce roman est un pur divertissement, mêlant donc aventure, dans la pure tradition du roman-feuilleton, fantasy et humour. Pierre Pevel, avec un style bien à lui, nous emmène dans le Paris du début du XXème siècle, avec ces fiacres, la jeune Tour Eiffel construite avec un bois magique, ces toilettes élégantes, et toute une faune d’êtres merveilleux. Ce mélange ne nous surprend guère. Au fil de la lecture nous découvrons tout un univers peuplé de mages, d’enchanteresses, d’arbres qui parlent et de chats volants.
Habituée à lire une fantasy basée dans des contrées imaginaires, quel ravissement de voir un conte féerique se baser à Paris. « Les Enchantements d’Ambremer » offre un véritable moment de plaisir. Pierre Pevel nous invite dans ce Paris rempli de merveilles. L’histoire est simple, bien rythmée, empreinte d’humour avec les petits coups de coude que nous donne l’auteur, comme pour s’excuser de quelques erreurs ou ellipses présentes dans le récit. « Les Enchantements d’Ambremer », truffés de références avec l’apparition de personnages emblématiques de l’époque, tels que Georges Méliès ou Lord Dunsany, et une petite touche de romance, se laissent lire avec énormément de plaisir.
« Les Enchantements d’Ambremer » enchantera, est c’est le mot, tous les lecteurs. Petits et grands, vous qui raffolez de récit d’aventure, d’intrigues policières, ou tout simplement de merveilleux, laissez-vous embarquer à bord du train, destination l’OutreMonde, le monde magique des fées. Un livre à lire pour sa légèreté et le contexte original dans lequel se base l’intrigue.



Ed. Livre de Poche – 2003

24 décembre 2007

Joyeux Noël !

Je vous souhaite à tous un Joyeux Noël !
J'espère que dans sa hotte, le père Noël vous aura prévu quelques lectures pour passer les longs mois d'hiver.

A bientôt pour de nouvelles chroniques.

18 décembre 2007

« Fahrenheit 451 » de Ray Bradbury

« 451 degrés Fahrenheit représentent la température à laquelle un livre s’enflamme et se consume »

Dans une société future, aux mœurs totalitaires, l’acte de la lecture est considéré comme répréhensible. Ceux qui ont encore le courage de se procurer des livres, source de questionnement et de réflexion, sont irrémédiablement condamnés, jugés comme hérétiques par la masse populaire.
Afin que la population nage dans le bonheur, un décret oblige la destruction par le feu de tout ouvrage littéraire. Cette tâche a été attribué aux pompiers, ces anciens garants de notre sécurité face aux flammes, ce sont eux maintenant qui allument et attisent le bûcher de notre culture.
Montag est un de ces pompiers. A chaque alerte, il accomplit sa mission avec beaucoup de dévotion, prenant du plaisir à détruire des livres. Un soir, alors qu’il rentre chez lui, Guy Montag va faire la connaissance d’une jeune fille, Clarisse, qu’il considère au départ comme farfelue, voir même limite folle. Au fur et à mesure de leurs rencontres, l’esprit de Guy va s’ouvrir et il va se mettre à rêver d’un monde différent. Un événement va le faire totalement basculer. De pompier incendiaire, il va se tourner vers les livres et devenir un dangereux criminel aux yeux de la société.

Au fil de ce roman, c’est notre société actuelle que nous voyons. Si nous regardons bien, combien de personnes préfère s’intéresser au livre, plutôt qu’à la télévision. Qui se laisse, et prend du plaisir, à laisser son esprit vagabonder au gré de son imagination, plutôt que d’avoir de l’évasion pré digérée, où aucun effort n’est à fournir. La masse, aujourd’hui, se laisse de plus en plus contrôler par les nouvelles technologies, ne cherchant plus à réfléchir, s’abrutissant devant un écran, se laissant envahir par des besoins inutiles, et nous ne sommes qu’à l’aube du XXIe siècle.
Ray Bradbury nous dépeint dans son livre une société dont les valeurs essentielles disparaissent. L’amour, l’intelligence, la communication, chacun s’enferme dans son individualisme et se laisse guider par l’opinion officielle. Paradoxe ! Puisque l’individualité n’existe plus, la masse est formatée par les médias pour, soit disant, vivre dans le bonheur. Tout le monde ignore tout le monde, mais tout le monde va dans le même sens.
« Fahrenheit 451 » est un terrible avertissement.

Pour notre époque ce livre se présente comme moralisateur, à travers sa poésie Ray Bradbury nous lance un appel, comme pour nous dire : « Attention les enfants, regardez où vous allez, regardez à quoi va se résumer votre futur ». Et nous nous laissons entraîner dans l’aventure que vit ce pompier, au fil de la lecture nous n’arrêtons pas de prendre conscience du danger vers lequel nous allons. Sans cesse le rapprochement avec notre époque actuelle se fait. Pour 1953, « Fahrenheit 451 » était un roman d’anticipation. Aujourd’hui, c’est un roman d’actualité. Ray Bradbury serait-il un visionnaire ?

« Fahrenheit 451 » se place au-delà des genres. Même si vous n’êtes pas attirés par la Science Fiction, ce livre a sa place dans les bibliothèques de tous les amoureux des livres. Un incontournable que tout lecteur passionné se doit d’avoir lu au moins une fois.
J’ai pris un réel plaisir à lire ces pages, j’espère qu’il en sera de même pour vous.

« Remplis-toi les yeux de merveilles, disait-il. Vis comme si tu devais mourir dans dix secondes. Regarde le monde. Il est plus extraordinaire que tous les rêves fabriqués ou achetés en usine. Ne demande pas de garanties, ne demande pas la sécurité, cet animal-là n’a jamais existé. Et si c’était le cas, il serait parent de grand paresseux qui reste suspendu toute la journée à une branche, la tête en bas, passant sa vie à dormir. Au diable tout ça, disait-il. Secoue l’arbre et fais tomber le paresseux sur son derrière ! »




Ed. Folio SF – 1953

15 décembre 2007

« Erreurs Avouées (au masculin) » de Tristane Banon

« ERREUR [erœr], n. f. – 1160 ; lat. error, de errare, fig. : errer.
Acte de l’esprit qui tient pour vrai ce qui est faux et inversement ; jugements, faits psychiques qui en résultent : égarement, faute.
Erreur choquante, grossière, commise par ignorance. : ânerie, bêtise, bourde ; FAM. Connerie.
Le Petit Robert »

Neuf hommes se mettent à nu pour répondre aux questions de Tristane Banon. Ils se livrent sans complexe, parlant librement de leur carrière professionnelle et de leur vie privée.
A travers ces confessions, nous découvrons des hommes avec leurs faiblesses, leurs doutes, leurs incertitudes. Pour chacun d’eux les erreurs rencontrées sont des leçons qui leur permettent d’avancer.

Ce livre, sous forme d’entretiens, brosse le portrait de neuf personnalités de mondes artistiques différents, avec par ordre d’apparition : Jacques Séguéla, Michel Field, Philippe Gildas, Christian Lacroix, Philippe Sollers, Bernard Werber, Enki Bilal, Calogero, Frédéric Beigbeder. Mais que dis-je neuf, il y a dix entretiens, et le dernier n’est autre que celui de l’auteur elle-même vue par Nicolas d’Estienne d’Orves.
Chaque entrevue est abordée sans détour, et le ton simple nous offre le portrait de personne comme vous et moi. Car après tout si ce livre a été écrit c’est bien pour cette raison. Tristane a souhaité montrer à la famille Durand-Dupont, cette famille moyenne qui s’extasie devant le bonheur des grandes personnalités chaque jour dans les magasines ou à la télévision, que ces personnes sont des êtres humains comme les autres. Et lorsque enfin, nous arrivons au terme de ces parts de vie, nous ressortons grandis. Chacun de nous a déjà fait des erreurs, desquelles nous avons tiré un enseignement, du moins j’espère. Mais à la lecture d’ « Erreurs Avouées (au masculin) », il y a des erreurs que nous ne commettrons peut être pas, ou alors nous saurons comment y faire face.

« Erreurs Avouées (au masculin) » est, dans son écriture, et dans le thème abordé, une vraie petite merveille. Chaque entretien peut être lu indépendamment, et chacun marque l’esprit du lecteur à sa façon. Pour ma part, certaines confessions m’ont remises face à des erreurs que j’ai commises, ou que je commets encore dans ce présent, d’autres sont entrées en concordance avec la vision que je me fais aujourd’hui de la vie.

Comme l’écrit Patrick Poivre d’Arvor sur la quatrième de couverture de cet ouvrage : « Lisez, méditez et continuez ensuite à commettre des erreurs ! Ce ne seront peut-être plus les mêmes… »



Ed. Anne Carrière – 2003

4èmes Rencontres de l’Imaginaire – Science-Fiction et Fantasy

Samedi 8 Décembre 2007



Sèvres, en banlieue parisienne. C’est par un matin gris que je me suis décidée à aller à ce petit salon. Une heure de trajet à peu près avec toutes les correspondances pour atteindre le lieu de rendez-vous.

10h30, la manifestation n’a pas encore commencé, officiellement les portes ouvrent à 11h, mais déjà quelques amateurs du genre sont sur place, les auteurs aussi. Quel bonheur de revoir enfin Nicolas d’Estienne d’Orves !
La liste des présents sur cette journée est alléchante, parmi les invités je me permets de citer, outre NEO, Edouard Brasey, Philippe Druillet invité d’honneur, Mélanie Fazi (enfin nous nous rencontrons), Mathieu Gaborit, Laurent Genefort, Xavier Mauméjean, et j’en passe. Egalement de nombreuses associations dont Tolkiendil, association dont le but est de promouvoir, et d’échanger des informations sur l’œuvre de Tolkien, sont là pour se faire connaître.
Malheureusement pour ce salon, la date ne tombe pas vraiment à la meilleure période. Les week-ends avant fêtes sont mis à contribution pour l’achat des cadeaux et le mauvais temps qui s’est installé sur la région parisienne depuis le milieu de la semaine n’incite pas vraiment au déplacement.
Pour ma part, ce salon fut plus un prétexte pour revoir NEO (comme dit plus haut) et surtout pouvoir enfin rencontrer Mélanie Fazi, l’auteur d’ « Arlis des Forains ». L’affluence quasi nulle aura au moins permis de prendre le temps de discuter et de fouiner bien tranquillement dans le rayon librairie qui proposait quelques petites perles.

Après une belle matinée sur les lieux, je prends congé des amis, et c’est sous une pluie battante que je repars vers de nouvelles aventures.

Dommage que ce genre de petite journée ne soit pas organisé en Province. Contrairement aux gros salons, ces manifestations permettent aux passionnés d’échanger plus facilement avec leurs fournisseurs de rêves. Je me permets de lancer un appel : à quand des rencontres thématiques dans le sud de la France ?



































Mélanie Fazi




















Nicolas d'Estienne d'Orves


A bientôt les amis pour de nouvelles aventures littéraires ! Je vous donne rendez-vous en Mars 2008 et le salon de Paris.

« Le 5ème Règne » de Maxime Chattam

D’abord paru sous le pseudonyme de Maxime Williams, « Le 5ème Règne » est le premier roman de Maxime Chattam, auteur aujourd’hui connu et reconnu pour ses thrillers.

Edgecombe, une petite ville de Nouvelle Angleterre, était assez tranquille, sans histoire. Jusqu’au jour où l’Ogre de la côte Est décide d’y élire domicile. Ce tueur en série, aux méthodes particulières, a déjà quelques meurtres d’enfants à son actif. Depuis la mort du petit Tommy Harper Edgecombe vit dans la peur de voir ses enfants disparaître un à un.
Ils sont cinq adolescents, un groupe typique de l’Amérique formé de Sean le Rêveur, Lewis le petit gros qui subit les railleries de ses camarades, Zach le dur, Eveana jeune fille de bonne famille et Meredith la débrouillarde. Ils auraient du se méfier, ne pas se balader à la nuit tombée dans les rues de la ville, allant à l’encontre du couvre feu instauré par le shérif. Cinq ados seraient-ils assez forts pour affronter le tueur ?
Un soir ils partent en expédition dans le grenier du grand-père de Sean, espérant y débusquer quelques trésors. Ils n’auraient jamais du trouver le livre. Et maintenant qu’ils ont tourné les pages de ce vieux grimoire poussiéreux c’est le Mal absolu qui fond sur Edgecombe. Les éléments vont se déchaîner, amenant des hommes étranges cherchant à anéantir la bande de Sean. Que referme ce livre oublié de tous ?

« Le 5ème Règne » pourrait être présenté comme un énième roman de Stephen King. Tous les éléments utilisés habituellement par le grand maître de l’horreur sont là. La bande d’ados avec en son sein le souffre douleur, un élément déclencheur appelant le mal, et des méchants qui veulent asseoir leur suprématie sur le monde.
Avec ce premier roman Maxime Chattam surfe sur une intrigue déjà lue et relue à travers l’œuvre de King. Dès les premières lignes on ne peut pas ne pas faire le rapprochement avec « Ca », il ne manque que le clown et ses ballons diaboliques.
Nous pouvons excuser ce manque d’originalité au fait qu’il s’agit justement d’un premier roman, les inspirations transpirent au fil des pages.

Ce livre reste malgré tout bon. Le style est entraînant, nous nous laissons guider et suivons les adolescents dans leur aventure ésotérique. Mais il y a des longueurs à déplorer. Tant que l’histoire se tient à la série de meurtres inexpliqués perpétrés par l’Ogre, Maxime Chattam arrive à canaliser notre attention, mais l’intrigue s’essouffle très vite. Il est très difficile de rester sur le fil du récit, et l’auteur jongle trop avec les genres. « Ca » nous a donné des sueurs froides, nous empêchant de dormir certaines nuits, « Le 5ème Règne » reste quant à lui une petite histoire guère effrayante. Malgré les mésaventures des personnages, nous n’arrivons pas à être émus par ce qu’il leur arrive, restant spectateurs de leurs malheurs. Les personnages manquent d’épaisseur, les jeunes enfants sont attachants mais sans plus, et que dire de ceux qui représentent le mal. Ils sont une bien piètre caricature du monstre, qui caché dans notre placard ou sous notre lit, nous faisait trembler de peur.

Ce livre reste un bon divertissement, il aurait fallu qu’il soit moins long pour garder un certain charme. « Le 5ème Règne » s'adressera surtout aux fans de M. Chattam.



Ed. Le Masque – 2003

11 décembre 2007

« L’Arbre des Possibles » de Bernard Werber

Il existe des auteurs qui aiment partir à l’aventure, délaissant le roman pour se risquer pour un genre différent, le théâtre ou la nouvelle. Toujours en quête pour surprendre ses lecteurs, Bernard Werber propose son premier recueil de nouvelles, « L’Arbre des Possibles », regroupant vingt petits textes sur les futurs possibles :

« Apprenons à les aimer ». Un manuel d’explication sur « comment domestiquer et s’occuper d’un humain » pour des êtres extra-terrestres. Cette nouvelle est la première pierre du projet théâtrale « Nos Amis les Humains », adapté depuis 2006 en film avec « Nos Amis les Terriens ».
« Le règne des apparences », ou quand les objets sont remplacés par leur nom et leur description. Cette nouvelle renvoie à la doctrine du nominalisme. Les objets existent-il de par leur dénomination ou par leur nature propre ?
« Fragrance ». Une énorme météorite chute dans le jardin du Luxembourg. Le problème, l’objet spatial dégage une odeur pestilentielle. La conclusion de cette histoire est un pur bonheur d’humour.
« Celle qui hante mes rêves ». Nout est une déesse parfaite, la femme idéale. Tout le monde la vénère, mais son problème est qu’elle est seule et souhaite trouver un compagnon qui corresponde à ses critères.
« Vacances à Montfaucon ». L’an 2000 voit l’émergence d’une nouvelle forme de tourisme, les voyages temporels. Pierre Luberon souhaite découvrir l’époque de Louis XIV. Mais va-t-il réellement se retrouver dans le Paris dont il rêve ?
« Manipulation ». Imaginez qu’un de vos membres ne vous réponde plus. Cette nouvelle raconte l’histoire d’une main gauche qui cherche à s’émanciper de son propriétaire.
« L’Arbre des possibles ». Un homme imagine un arbre sur lequel seraient inscrites toutes les possibilités de futur, même les plus farfelues. Le but, arriver à un futur sans violence.
« Le mystère des chiffres ». La civilisation est régie par les chiffres. Le degré d’appartenance dans la hiérarchie est fixé selon le chiffre ou le nombre le plus élevé que l’individu connaît. La diffusion de cette connaissance est gérée par les prêtres, l’homme n’ayant pas la liberté de pousser sa curiosité plus en avant sous peine d’être accusé d’hérésie. Un texte qui fait réfléchir sur la diffusion de l’information et du savoir de nos jours.
« Le chant du papillon ». Un groupe d’astronautes se lance dans une expédition vers le Soleil.
« L’ermite absolu ». Un homme prend conscience qu’il peut s’abstraire de tous les besoins primaires. Il souhaite faire qu’une seule chose, rester dans la réflexion pour tout connaître du monde sans pour autant devoir le parcourir. Il va faire séparer son cerveau de son corps, pour s’affranchir de tous ses sens.
« Du pain et des jeux » est une épopée sur le football du futur. Que deviendrait ce jeu si les règles venaient à être corsées ?
« Attention : fragile ». Un nouveau jeu fait son apparition dans les magasins. Les humains vont pouvoir créer et gérer des mondes miniatures.
« La dernière révolte ». La population vieillit de plus en plus, cette catégorie de personnes devient un réel problème. Les jeunes vont trouver une parade pour que les personnes âgées ne soient plus une charge pour la société.
« Transparence ». Un scientifique, à force de manipulations génétiques, va trouver comment rendre son épiderme transparent. Le problème il ne connaît pas encore l’antidote pour revenir à l’état initial.
« Noir ». Le soleil ne se lève plus sur la Terre, tout est plongé dans l’obscurité. Pour Camille, la nuit éternelle s’est installée sur notre planète.
« Tel maître, tel lion ». Un nouvel animal de compagnie est à la mode. Qui n’a pas son lion ?
« Un monde trop bien pour moi », une histoire où les objets sont dotés de la parole.
« Totalitarisme douceâtre ». Une vision du monde littéraire actuel.
« L’Ami silencieux ». Un vol, un drame et un témoin hors du commun.
« L’Ecole des jeunes dieux ». Les élèves dieux apprennent à diriger des humains. Cette petite histoire va donner la trilogie des dieux.

Chaque nouvelle est un petit moment de pur plaisir et d’évasion. En quelques pages, Bernard Werber nous offre une aventure, de l’humour, et une nouvelle fois une ouverture vers des questionnements.
Pour vous lecteurs qui êtes encore frileux, et n’osez pas entrer dans l’univers de M. Werber, ce livre est pour vous. Des textes courts, simples, mais qui immanquablement éveilleront votre curiosité.



Ed. Livre de Poche – 2002

10 décembre 2007

« La Forêt des Ombres » de Franck Thillier

La mort est sa compagne, sa collègue, elle le suit inexorablement. David Miller la côtoie chaque jour, elle qui peut être violente ou sereine, elle est toujours à ses côtés. Et lui il l’a connaît si bien, chaque jour il l'a retrouve à travers les traits de ses clients qu'il embellit pour leur redonner un air apaisé.
David est thanatopracteur, un métier qui n’est pas des plus convoité, mais il le fait avec le plus de professionnalisme possible. Avec les années il a su gagner en expérience et en rapidité, lui permettant d’intervenir sur des clients supplémentaires pour rapporter un petit extra non négligeable à la maison.
Pour David, parler de la mort en rentrant d’une journée de boulot comme s’il s’agissait d’une futilité ! Non, cela est impossible. Son seul exutoire, écrire.
Son premier roman n’est d’ailleurs pas passé inaperçu. Une fan complètement déjantée ne cesse d’envoyer des missives au domicile de la famille Miller. Tantôt des messages enflammés, tantôt des lettres d’insultes. Et c’est Cathy, la femme de David, qui la première subit la prose de Miss Hyde. Le dernier envoi prouve bien le dérangement mentale de Miss Hyde, le paquet qui arrive ce matin-là chez les Miller contient une colombe massacrée et le test de grossesse de Cathy… Elle qui essaie désespérément de cacher qu’elle est enceinte à David. Ensemble ils n’ont jamais pu avoir d’enfant. Clara leur fille, est le fruit d’une insémination artificielle. Si David apprend que sa femme attend un autre enfant, il saura qu’elle l’a trompé. Cathy était déjà à fleur de peau, attendant impatiemment la date de l’avortement, ce colis ne fait que l’enfoncer un peu plus dans la crise qu’elle vit ces derniers jours.
Au même moment, David va faire la connaissance d’un étrange individu. Arthur Doffre, riche vieillard paraplégique, souhaite engager David pour écrire un nouveau roman. Mais pas n’importe lequel. Il doit redonner vie à un tueur en série mort il y a un quart de siècle, un être qui n’aurait rien à envier à un Hannibal Lecter, le Bourreau 125. Arthur Doffre ne va pas lésiner sur les moyens pour que David accepte le contrat. L’argent est un bon argument, et les gens deviennent facilement manipulables. Arthur donne quatre jours et un joli paquet de billets à David pour réfléchir à sa proposition. Dans quatre jour il partira avec sa famille pour s’isoler dans la Forêt Noire durant un mois. Un mois pour écrire un nouveau roman et empocher un sacré pactole…

Cette histoire en huis clos entre cinq personnes est totalement oppressante. Le lieu, qui au départ se présentait comme paradisiaque, est en fait un endroit de cauchemar. La propriété comporte quelques détails non mentionnés lors de la conclusion du contrat. Le riche vieillard avait omis de parler des cochons en décomposition accrochés tout prêt du chalet, du laboratoire des entomologistes rempli d’insectes et surtout de mouches, ainsi que des nombreux pièges posés tout autour de la propriété pour soi-disant éloigner les lynx.
Nous vivons la descente lente et douloureuse dans la folie la plus pure et la perversion dans la ferme de la mort. La plume de Franck Thillier ne fait rien pour arranger ce climat déjà lourd. Même si la mise en place au départ du roman n’est pas sans rappeler « Misery » ou « Shining » de Stephen King, l’auteur arrive à s’affranchir des références qui peuvent nous sauter aux yeux, pour nous offrir un récit envoûtant. Le style est tranchant, les phrases courtes, coupées au scalpel, M. Thillier nous entraîne dans les méandres de la démence. La construction certes classique, du roman dans le roman, ajoute un côté fantastique. Alors que David écrit son livre en écoutant en boucle « La Jeune Fille et la Mort », nous assistons à la résurrection du Bourreau 125, tel un phoenix renaissant de ses cendres afin d’achever son œuvre.

L’auteur gère merveilleusement la montée en puissance de « La Forêt des Ombres ». Chaque chapitre apporte un élément supplémentaire, il distille au compte goutte les indices, ne laissant aucun répit au lecteur. A chaque fin de chapitre nous ne pouvons nous empêcher de continuer. Encore un, un petit dernier, c’est plus fort que nous. Car nous devinons que le Mal est là, quelque part.
Jusqu’au bout nous sommes tenus en haleine, et le dernier tiers du livre vient nous dévoiler des zones d’ombres supplémentaires, jusqu’alors insoupçonnées, installant une atmosphère encore plus pesante. Nous sentons la violence latente qui monte et la totale incertitude des personnages.

« La Forêt des Ombres » fait parti de ces rares thrillers qui savent encore vous prendre aux tripes, ne vous laissant l’occasion de respirer qu’à la fermeture du roman, lorsque l’étau se desserre enfin. Loin de copier ses pairs et de nous offrir un énième livre d’angoisse, Franck Thillier sait mettre en place tous les ingrédients pour nous offrir de délicieuses sueurs froides. Vous pensiez avoir fait le tour de ce genre littéraire ! Je pense que la littérature d’angoisse a encore de belles surprises à nous révéler. La relève est assurée et elle sera française, Stephen King n’a qu’à bien se tenir.


Ed. Le Passage - 2006

4 décembre 2007

« Le Privilège des Rêveurs » de Stéphanie Janicot

« Tout rêve est cannibale.
Que faut-il accepter de perdre pour réaliser son rêve ? »

New York, un matin froid de janvier, Caleb quitte son domicile pour se rendre dans une église. Son équipe de base-ball est touchée de malchance depuis quelques temps, perdant match sur match. Il espère y remédier et part prier la Vierge. Il souhaite que les Giants reviennent plus victorieux que jamais.
Salomé, française émigrée aux Etats-Unis, s’imagine une vie plus épanouissante que celle qu’elle vit actuellement. Sa vie amoureuse est inexistante, son mariage n'est qu'un arrangement pour pouvoir vivre sur le territoire américain. Dans cette histoire il n'y a pas vraiment de place pour les sentiments amoureux, juste la tendre affection que se porte Caleb et Salomé.
Ecrivain, elle préfère, à la réalité, ses univers imaginaires et le personnage qu’elle a créé, un jeune milliardaire à qui tout réussi. Elle avait découvert Nathaniel Stern au travers d’un article de presse, dans ces romans elle lui crée une seconde vie. Mais il arrive que la fiction vienne se mélanger au réel, notamment quand le fameux Nathaniel rachète la maison d’édition chez qui Salomé est éditée.
Depuis que sa famille a quitté la maison de Long Island, Judith se cherche. Là-bas elle avait ses fans, elle était adulée, maintenant à Manhattan dans ce Lycée Français elle se sent perdue. Ses parents ne l’aident guère à sortir de son gouffre. Entre une mère souvent enfermée dans son bureau à écrire, et un père obnubilé par son équipe, elle n’arrive pas à trouver sa place dans ce cocon familial. Seule elle va chercher sa voie.

« Le Privilège des Rêveurs » est un roman à trois voix. Trois destins si proches au quotidien et pourtant si éloignés, qui ne font que se croiser dans leur grand appartement new-yorkais.
Leur vie ressemble plus à une cohabitation un peu forcée, qu’à une vie de famille. Salomé qui reste dans son bureau pour écrire, Caleb qui ne vit que pour son équipe, et Judith qui tente de trouver une raison pour continuer à avancer.
Un événement va venir bouleverser ce petit monde. Après la victoire de son équipe - comme quoi la roue peut tourner - Caleb se laisse entraîner par la fête. Il n’aurait pas du accepter de repartir seul, au volant de la Porsche, il n’a pas su se retenir et l’alcool est un mauvais ami des conducteurs. Son vœu a été exaucé, son équipe a gagné, mais lui réchappe d’un grave accident et se retrouve handicapé. Est-ce le prix à payer ?
Salomé de son côté essaie d’écrire un nouveau roman. Elle va faire la connaissance du jeune milliardaire, celui qui occupe une place si importante dans ses livres. La jeune femme qui vivait dans une tendre affection pour son époux, va à nouveau ressentir les émois d’une femme amoureuse. Sera-t-elle prête à quitter son mari maintenant qu’il se retrouve sans mobilité ?

« Le Privilège des Rêveurs » est un roman tout en émotion. Nous vivons chaque situation à travers les yeux et le ressenti de chaque personnage.
Salomé est celle qui m’a le plus touchée. Elle nous confie ses doutes, quant à sa vie, puis ses émois envers Nathaniel, ce personnage qu’elle avait créé et qui maintenant rentre dans sa vie. Mais l’accident de Caleb, son mari, va la mettre devant un choix. Elle qui était prête à divorcer se retrouve devant l’impossibilité de le laisser seul. Et ce jusqu’à ce qu’un autre événement majeur vienne chambouler sa vie.

Ce roman nous offre une histoire attachante sur une famille en plein éclatement, sur les difficultés à aimer, sur les erreurs qui se répètent inlassablement.
« Le Privilège des Rêveurs » est un livre qui s’adresse aux rêveurs.
Que sommes-nous prêts à sacrifier pour réaliser nos rêves ?



Ed. Albin Michel – 2007

2 décembre 2007

Interview de Daniel Angelo 3ème partie


Interview de Daniel Angelo 3ème partie
envoyé par Arlis06

Toutes les vidéos sont visibles sur mon espace Dailymotion.

Interview de Daniel Angelo 2ème partie

Interview de Daniel Angelo 1ère partie

Bonjour à tous.

J'ai enfin trouvé le temps de faire le montage de cette interview réalisée le 19 octobre dernier.
Daniel Angelo m'a fait l'immense honneur de m'accorder un peu de temps, pour parler de lui, de son premier roman, de ses passions, etc.

J'avoue avoir encore énormément de progrès à faire. Je ne suis vraiment pas à l'aise devant une caméra.
Mais je vous laisse apprécier cette petite entrevue.



Interview de Daniel Angelo 1ère partie
envoyé par Arlis06

26 novembre 2007

« J’ai Oublié de la Tuer » de Tristane Banon

Premier roman de Tristane Banon, « J’ai Oublié de la Tuer » est le témoignage d’une enfant qui grandit beaucoup trop vite. L’histoire d’une enfance douloureuse, battue. Mais aussi la preuve que, malgré les épreuves endurées dans le passé, une revanche peut être prise sur la vie. Nous ne pouvons pas que subir, nous pouvons nous battre aussi.

Flore Dubreuil, c’est un peu une enfant non désirée. A peine arrivée au monde, son père se volatilise, et sa mère va vite la laisser de côté, tel un paquet encombrant dont on veut se débarrasser. L’enfant va être élevée par sa nourrice, Amira, « 113 kilos de graisse, d’alcool et de tristesse aussi ». Sa mère n’est quasiment jamais à la maison. Dans l’appartement du 221 rue du Faubourg Saint-Honoré, Flore rêve d’avoir une mère comme les autres enfants, ceux qu’elle voit dans l’immeuble d’en face alors que le cours de danse est fini. Des enfants aimés et choyés par leurs parents. Pour Flore, sa mère est trop souvent « occupée » pour éviter le terme « absente ». Femme d’affaires plus impliquée dans son travail que dans son rôle de mère, ses seuls passages à l’appartement se limitent pour venir chercher quelques affaires avant de repartir en déplacement, ou pour se préparer avant de sortir avec une de ses nouvelles conquêtes. Elle n’a pas de temps à consacrer à sa fille. Après tout la nounou est là. Une femme qui veut que Flore l’appelle maman, qui boit à longueur de journée, et qui passe sa frustration sur la petite en la battant au moindre prétexte. La mère, elle reste aveugle, elle ne veut rien savoir et ne surtout pas entendre les cris de sa fille, ce petit être avec lequel elle ne veut même pas passer Noël.

Flore narre 15 ans de sa vie. Sa haine pour sa mère qui va monter progressivement, son envie de meurtre envers Amira qui se révèle et s’exacerbe à chaque coup reçu.
Dans ce contexte, Flore devient trop vite une adulte, elle n’a pas l’âme d’une enfant. Elle connaît toute l’actualité quand les autres s’intéressent aux choses de leur âge par exemple. Au fil des années qui passent une seule idée va l’obnubiler, se débarrasser d’Amira, et avoir enfin sa mère auprès d’elle.

Tout au long de l’histoire nous sommes pris dans ce témoignage. « J’ai Oublié de la Tuer » nous ramène à notre propre enfance où nous, nous étions entourés, protégés par l’amour de nos parents, pendant que la fillette vit un véritable enfer. Comment ne pas être ému par les cris de désespoir de Flore ! Un des passages qui m’a le plus fait souffrir fut lorsque sa mère rentre pour une fois à la maison, en retard alors qu’elle avait promis à sa fille d’être là à 19h pour passer la soirée avec elle. Pour une fois qu’elles allaient être ensemble. Sa mère arrive mais pas seule. Elle fait juste un passage éclair avant de repartir pour dîner et pour un énième déplacement vers l’étranger. Alors qu’elle s’apprête à reprendre l’ascenseur, Flore souhaite recevoir un dernier bisou. Un dernier comme si elle n’allait plus jamais la revoir. « Arrête ton cinéma » est sa réponse, sa mère lui fait tout de même un câlin. Mais Flore souhaite encore un bisou, elle se sent totalement désemparée face à ce manque d’affection de la part de celle qui la mise au monde. Mais déjà celle-ci rentre dans l’ascenseur. La fillette se jette dans les escaliers, s’époumone pour la retenir, elle veut encore rester avec sa maman. Arrivée au rez-de-chaussée pour recevoir ce qu’elle désire, elle se retrouve devant une mère fâchée, pour un simple bisou. Lorsque nous lisons ce genre de passage c’est dur, très dur. Ce chapitre m’a mis une boule dans l’estomac, je me suis sentie autant démunie que cette enfant, j’avais mal. Comment une mère peut-elle montrer si peu de sentiments envers son enfant ?

« J’ai Oublié de la Tuer » est un livre poignant, rempli d’émotions, difficile à fermer avant la fin. Un ouvrage qui nous touche et ne peut nous laisser indifférent.


Ed. Livre de Poche – 2004

24 novembre 2007

« Les Mémoires de Zeus » de Maurice Druon

« Moi, Zeus, roi des dieux, dieu des rois, je vais vous conter mon histoire… »

Zeus se réveille après 2 millénaires d’un long sommeil. Mais avant de revenir sur le devant de la scène il va confier à ses fils, nous autres, les humains de la cinquième génération, ses mémoires. Les débuts de la création, avec son grand-père Ouranos. La montée au pouvoir de son père Cronos, celui qui fit tomber Ouranos le créateur et dévora chacun de ses enfants, de peur que ceux-ci lui ravissent son trône. Sa naissance, son enfance cachée, et enfin sa vie en tant que dieu proclamé. Zeus veut tout dire et dit tout.

Avec « Les Mémoires de Zeus », Maurice Druon nous raconte la vie de Zeus, le dieu des dieux, d’une façon très agréable, originale et surtout moderne. La vie de Zeus présentée dans ce livre n’a rien à envier aux magasines people actuels. Le dieu nous déballe absolument tout.
On pourrait se dire qu’il s’agit d’une énième énumération des dieux et mythes de l’Olympe, pompeuse et rébarbative. Mais non. Certes il s’agit d’une leçon de mythologie, tous les mythes sont revus, nous redécouvrons avec plaisir les dieux grecques, mais nous arrivons à travers les lignes à leur donner plus de personnalité. Elles sont loin les représentations statiques, ici nous les voyons évoluer dans leur milieu, et surtout s’épanouir.
Le style est réellement moderne et léger. Durant toute la lecture nous avons droit à un florilège d’histoires de familles, d’amour, de conflits. Zeus nous parle, car il s’adresse à nous directement, de toutes les périodes de sa vie. Nous le prenons en affection alors qu’à peine né il vit caché en Crêtes. Puis nous découvrons quel séducteur il fut, collectionnant les conquêtes, et engendrant une descendance qui n’a jamais connu d’égal. Nous le voyons douter, s’affaiblir face à certaines difficultés, puis revenir plus fort que jamais et reprendre les rennes de sa fonction.
Quand je dis que cet ouvrage n’a rien à envier à des magasines type Gala ou Voici, je pense que je ne suis pas loin de la vérité, les histoires d’amour remplissent les deux tiers du roman et si Zeus venait à avoir le même rythme de vie à notre époque, il ferait souvent la couverture de cette presse, sacré coureur de jupon qu’il est.

Maurice Druon nous offre donc un Zeus humain, aimant prendre le plaisir là où il se trouve, et tant qu’à faire avec de belles déesses, notamment Aphrodite dont le portrait n’est guère glorieux quant à sa personnalité, et les plus belles mortelles avec lesquelles les demi-dieux verront le jour.
Mais le dieu n’est pas qu’un être volage. Il a sous sa gouverne les onze autres dieux qui doivent aider la création et l’humanité à évoluer. Il les surveille et un peu comme un président avec ses ministres, il attend d’eux des comptes sur les objectifs fixés. Il arbitre et tranche sur les décisions à prendre, essaie de gérer au mieux pour remettre de l’ordre dans le beau foutoir que son père avait laissé. La vie d’un dieu n’est vraiment pas de tout repos.

« Les Mémoires de Zeus » est donc un roman fort plaisant. Si vous avez une attirance particulière pour la mythologie alors n’hésitez plus et plongez avec délices et plaisir dans ces mémoires.



Ed. Bragelonne – 1967

Fête du Livre - Porquerolles

Cette petite fête, qui s'est tenue les 3 et 4 Novembre dernier, fut fort sympathique.
Je ne ferai pas un grand compte rendu comme j'en ai l'habitude, car sur la manifestation en elle-même je n'ai pas grand chose à dire. Contrairement aux grands salons, comme à Brive ou à Mouans Sartoux, ici c'est plus un moment de tranquilité où les lecteurs peuvent venir rencontrer les auteurs sur la petite île de Porquerolles. Discuter sur un ouvrage au bord de la mer, surtout quand le temps s'avère être très agréable, rien de mieux ^_^. Je vous invite à venir à cette manifestation l'année prochaine, si vous êtes dans le sud. Rien que pour le cadre, le déplacement vaut le détour !


Pour ma part, ce fut l'occasion de passer un très bon moment en compagnie de Bernard Werber et de faire une belle rencontre avec un auteur que je ne connaissais pas jusque là, Dominique Jongbloed. Egalement d'avoir la chance de rencontrer Mylène Demongeot.
Bientôt je vous reparlerai de Dominique Jongbloed, écrivain et explorateur, et surtout de ses écrits. Je pense que certains d'entre vous aurons, par la suite, la curiosité de se pencher sur ses livres.


Je sais que je m'y prends un peu tard, mais voici mes remerciements.
Tout d'abord je tiens à encourager et à remercier les organisateurs de cette fête. Ce genre d'initiative est fort rare, continuez à offrir ces instants précieux aux lecteurs. A l'année prochaine !
Merci Bernard pour ta compagnie.
Et enfin, merci Dominique et Olga, j'ai été super heureuse de vous rencontrer. J'ai hâte de vous revoir (sans contre temps cette fois ;)) ! A bientôt !

14 novembre 2007

« L’Ultime Secret » de Bernard Werber

Qu’est-ce qui nous pousse à agir ?

Dans la continuité du cycle des aventuriers de la science, voici « l’Ultime Secret » ou l’exploration d’une partie de l’homme encore mystérieuse : le cerveau.

Samuel Fincher, célèbre neurochirurgien de la Côte d’Azur, vient de remporter l’ultime championnat d’échec. Il a réussi à battre Deep Blue IV, un ordinateur hyper perfection, à la pointe de la technologie actuelle. Une machine capable de surpasser, soit disant, le cerveau humain. Malheureusement pour elle l’homme a encore beaucoup de ressource et n’est pas prêt à s’incliner devant une machine. Car qu’est ce qui pousse les humains à agir ? « C’est au cœur de notre cerveau qu’il faut chercher la source de tous nos comportements » et notamment dans nos motivations.
Mais après cette écrasante victoire contre Deep Blue IV, Samuel Fincher est retrouvé mort dans les bras de sa femme, le top model Natasha Andersen. L’homme serait mort de… plaisir. Lucrèce Nemrod, pigiste pour le magasine « Guetteur Moderne », et Isidore Katzenberg vont tenter de découvrir ce qui a réellement causé la mort du docteur Fincher. Pour Lucrèce il s’agirait d’un assassinat. Les voilà partis pour Cannes à la recherche du présumé assassin. Leur périple, qui les emmènera jusque sur les îles de Lérins, les plongera dans les mystères du cerveau humain.

Après « Le Père de nos Pères » et l’enquête sur les origines de l’homme, Lucrèce et Isidore vont explorer les motivations qui nous poussent à aller de l’avant. Mener une nouvelle fois comme un polar avec cette enquête sur la mort du neurochirurgien, ce récit nous pousse dans notre tête. Car qu’est ce qui nous motive réellement ? Nous avons tellement été conditionnés par le système que nous ne faisons plus attention à nos propres motivations. Pour être accepté dans le lot, nous restons sur des désirs universaux : fonder un foyer, avoir du confort, avoir un travail, et rester dans le même rang que les autres sans se faire remarquer. Mais nos motivations, enfouies tout au fond de nous, sont bien plus complexes quand on y regarde de plus près. Celles-ci, diverses et évolutives dans le temps, nous poussent pour nous amener à un état de conscience plus élevé. « L’Ultime Secret » dresse une liste de celles-ci, de la plus primaire à la plus élaborée.
Mais là je m’égare, revenons plutôt à ce très bon roman. Tout au long du récit, nos deux héros vont aller de surprise en surprise jusqu’à la révélation d’une découverte scientifique réelle. Une nouvelle fois les genres se bousculent, pour la plus grande joie du lecteur. Il y a tout ce qu’il faut pour nous tenir en haleine et nous amener à un extraordinaire dénouement. Un savant mélange de suspens, d’amour, d'humour, de philosophie, et de science, pour un récit sur les mystères que renferme cet organe essentiel qui ne pèse qu’un petit kilo, cette partie de notre corps dont nous ignorons encore énormément de choses.

Faire le point sur nous-même, sur nos désirs, même les plus secrets, voici à quoi nous amène « l’Ultime Secret ». Comme à chacun de ses romans, Bernard Werber continue son exploration de l’humain, espèce si étrange et complexe. Ce roman est une nouvelle porte qui s’ouvre pour notre prise de conscience et nous pousser à voir le monde, à nous voir autrement. Un magnifique voyage dans les méandres de nos neurones.

« Au fait… qu’est ce qui me motive vraiment pour entreprendre tout ce que j’ai entrepris ? Qu’est ce qui me pousse à agir ? »



Ed. Livres de Poche - 2001

12 novembre 2007

« Le Maître du Haut Château » de Philip K. Dick

Quelle aurait été l’Histoire si les Alliés avaient perdu la Grande Guerre de 1939 - 1945 ?

« Le Maître du Haut Château » est une présentation de notre monde dans l’éventualité d’une victoire de l’Axe lors de la Seconde Guerre Mondiale.
Cette histoire, mettant en scène un écrivain qui imagine ce qu’aurait pu être l’histoire si les Alliés avaient gagné la guerre, se déroule aux Etats-Unis. Le pays est occupé pour la moitié Est par les Allemands, vaste ensemble de camps de concentration selon des rumeurs ; la moitié Ouest est quant à elle sous la domination des Japonais. Le centre est devenu une zone exsangue. Dans ce présent, ce sont les forces de l’Axe qui sont ressorties vainqueurs. Les débarquements ont échoué, entraînant la capitulation des Alliés.

« Le Maître du Haut Château » est un ensemble d’histoires qui se croisent sans jamais se rencontrer. Pourtant toutes ont un lien.
Robert Childan est antiquaire. Il s’intéresse aux objets de l’Amérique d’avant guerre. Habitant de la côte Ouest, il redoute, méprise et admire les japonais et leur domination étouffante. Malgré sa soumission au régime en place, il cherche à construire sa personnalité et à se faire accepter d’eux comme un égal.
M. Tagomi, commercial japonais, veut absolument impressionner son invité, un officier nazi en visite secrète, cachant son identité en se faisant passer pour un commercial scandinave. Il va se mettre en rapport avec M. Childan afin que celui-ci lui propose un objet hors du commun. La vie de M. Tagomi est guidée par le livre des Transformations, il a besoin des conseils de l’Oracle pour prendre chaque décision.
Franck est ouvrier dans une usine dont l’activité principale est illicite. Celle-ci propose des contrefaçons d’antiquités américaines. Après son renvoi il va se lancer dans sa propre affaire et créer des bijoux en métal d’un style nouveau. Pour toucher la clientèle japonaise, il proposera ses créations à l’antiquaire.
Pendant ce temps là, son ex femme Juliana part à la recherche de l’auteur de « La Sauterelle Pèse Lourd », un livre offrant une autre version de l’histoire. Elle va s’amouracher d’un italien qui a pour mission, d’éliminer cet auteur. Elle saura éviter ce drame et prévenir Hawthorne Aberden des menaces qui pèsent sur lui.

« Le Maître du Haut Château » est une uchronie. Philip K. Dick change le réel pour en créer un nouveau et nous amener à réfléchir. Il pose avec ce roman une interrogation sur les fondements de la réalité.
Durant tout le récit, les personnages vivent une réalité, mais le livre « La Sauterelle Pèse Lourd » leur en présente une autre, qui est selon l'auteur la vérité. Une lente mise en abyme va les pousser à admettre que leur réalité n’est qu’une fiction, ce postulat étant doublement appuyé par le livre des Transformations. Cet ouvrage est un roman dans le roman, une uchronie dans l’uchronie, qui nous renvoie à notre propre questionnement. Car nous aussi, tout comme les personnages du « Maître du Haut Château », nous lisons un livre qui nous décrit un monde présenté comme existant.

Comme vous l’aurez compris, « Le Maître du Haut Château » est une nouvelle vision sur le réel. Un livre qui perturbe de par sa forte conviction à nous faire vivre, et surtout accepter une histoire fictive comme possibilité de réel. Alors, vivons-nous à cet instant précis, la réalité ? Ou une immense fiction ? Où se situe la frontière entre les deux ?



Ed. J’ai Lu – 1962

7 novembre 2007

« Les Tribulations d’une Jeune Divorcée » d’Agnès Abécassis

Premier roman d’Agnès Abécassis, « Les Tribulations d’une Jeune Divorcée » est un petit moment de pure délectation. Un petit plaisir que l’on s’offre, tel un morceau de chocolat lors de nos instants de faiblesse, mais sans aucune conséquence pour nos hanches.

La vie de Déborah prend un nouveau tournant. Femme au foyer, soumise à son mari (quelle femme ne l’ai pas), lui passant ses moindres caprices, se retrouve maintenant seule pour élever ses deux filles. En apprenant l’infidélité de Jean-Louis, elle a décidé de divorcer. Aujourd’hui Déborah se retrouve seule pour affronter de multiples péripéties : comment tuer un cafard sans s’évanouir ni fuir en courant en poussant des cris d’hystérique ? Monter un meuble Ikea correctement et en un temps normal (et non en deux semaines). S’occuper de ses deux fillettes et travailler en même temps.
Mais la plus grande épreuve pour Déborah sera : retrouver une vie sentimentale digne de ce nom sans attirer à tous les coups des cas sociaux.

Ce livre, qui est un pur bonheur pour nous les femmes, se déguste comme une gourmandise. Le quotidien de Déborah est une sorte de miroir qui reflète ce que nous avons été, et ce qu’aujourd’hui nous pensons et vivons. Les situations sont tellement cocasses et prévisibles que nous ne pouvons nous empêcher de nous esclaffer à chaque paragraphe. Le rire se manifeste car nous comprenons ce que traverse cette jeune mère divorcée. Entre les soirées pyjama entre filles à raconter les derniers potins, les rendez-vous galants où nous stressons de ne savoir quoi porter, comment nous comporter, quelle image renvoyer à l’autre. Les doutes qui nous assaillent lorsque nous nous retrouvons seule devant la télé, avec pour seule compagne notre mélancolie.
« Les Tribulations d’une Jeune Divorcée » est un livre sur et pour les femmes. Que vous soyez célibataires, mariées, divorcées, avec ou sans enfants, mesdames et mesdemoiselles plongez vous dans ce roman. Nos zygomatiques n’ont jamais été aussi contents d’être sollicités.

Le propos est léger, très pertinent, et on sent un certain vécu dans cette histoire.
Comment ne pas aimer Déborah. Cette jeune mère complètement paumée devant cette nouvelle vie qui s’offre à elle. Mais prête à retrousser ses manches et à se battre pour y arriver. Avec « Les Tribulations d’une Jeune Divorcée », Agnès Abécassis enchaîne situations burlesques et crises existentielles avec brio et un humour sans faille, son personnage principal devenant assez rapidement une icône moderne, la représentante de la gente féminine.

Un livre très actuel, positif, jamais Déborah ne se plaint d’avoir divorcé, elle n’a aucun regret, elle est l’image d’une femme libérée. Une histoire amusante que je recommande à chacune d’entre vous.
Pour les messieurs curieux, n’hésitez pas à suivre les aventures de Déborah. Je pense que ça vous permettra de comprendre et, qui sait, d’apprendre certaines choses sur nous. Je sens que vous êtes encore dans le flou…



Ed. Pocket – 2004

« Le Père de nos Pères » de Bernard Werber

Vous vous êtes sûrement déjà posé cette question : d’où venons-nous ? Qu’est-ce qui a fait que le primate a évolué en homme ?

Le Professeur Adjemian vient d’être assassiné. Pour quelle raison ? Le paléontologue aurait découvert le fameux chaînon manquant, répondant à cette question fondamentale : « d’où venons-nous ? ». Une jeune journaliste stagiaire va s’intéresser de plus près à ce mystérieux assassinat. Lucrèce Nemrod, à force de persuasion, va partir en quête d’indices et remonter la piste de cette théorie avec l’appui d'Isidore Katzenberg, ancien journaliste scientifique, qui vit maintenant reclus dans son château d’eau.
Quelque part en Afrique il y a plusieurs millions d’années. IL fait parti d’une tribu de primates en voie d’évolution. La hiérarchie y est simple : les dominants qui ont tous les droits, dont fait parti le chef de la horde, les dominés et les souffres douleur.
Leur intelligence commence à poindre, nous ressentons les prémices de l’intellect humain. IL se détache petit à petit du reste de la tribu, et va faire l’apprentissage des premiers sentiments, l’instinct commence à laisser la place au raisonnement. Le premier humain serait-il en train d’apparaître ?

Deux intrigues qui vont nous amener au même but, la découverte des origines de l’humanité. « Le Père de nos Pères » est un polar paléontologique, à l’intrigue captivante. D’un côté nous suivons Lucrèce (la petite souris) et Isidore (l’éléphant) dans leur enquête, nous emmenant jusqu’aux confins de l’Afrique. De l’autre nous sommes spectateur de la vie d’un jeune primate qui va faire son apprentissage de la vie.
Jusqu’au dernier mot le suspense est intense, et la fin on ne peut plus spectaculaire. Les interrogations sur nos origines fusent, il est impossible de refermer ce livre sans se poser des tonnes de questions. Certes l’auteur nous offre sa philosophie, mais ce serait trop facile que ce soit la seule vérité possible ! Et un livre de Bernard Werber nous ouvre obligatoirement l’esprit vers d’autres horizons de réflexion.

« Le Père de nos Pères » se présente pas seulement tel un polar, les genres se mélangent et s’enchaînent sans cesse, ce roman devient tantôt conte philosophique, puis enquête journalistique, en passant par le roman d’aventure ou la biographie. Nous ne pouvons pas apposer d’étiquette sur cet ouvrage, si ce n’est qu’il reste dans le pur style de l’auteur. Le duo Lucrèce et Isidore est très attachant de par leurs différences. Les moments d’humour ne manquent pas entre ces deux là.

« Le Père de nos Pères » est le livre que je conseille à tous les curieux. Un roman à la fois éducatif, palpitant, et rempli d’émotion. Une superbe histoire sur nous, les hommes.
Parmi ceux qui liront cet ouvrage, merci de me dire si vous aussi vous avez eu subitement envie d’adopter un petit goret. Ou suis-je la seule ?..



Ed. Livre de Poche – 1998

« Où est le Bec ? » de Gordon Zola

Mais que se cache-t-il derrière ce titre ? « Où est le Bec ? », le bec de qui, de quoi ? Ce « Thriller littéraire et ornithologique » est une petite merveille de suspens, mâtinée d’un humour sans faille.

Guillaume Suitaume, l’inspecteur dont la réputation n’est plus à faire dans l’hexagone, va tomber sur un bec. Un mystérieux serial killer s’en prend au monde littéraire. Enlevant les grandes figures, celles qui privilégient la forme au fond, et qui font de l’écriture le domaine de rares érudits. Deux meurtres aussi tordus que celui qui les revendiquent. Des messages étranges laissés sur les murs ou en guise d’autographe sur la première page d’un ouvrage. Mais qui est ce Bec qui fait tourner en bourrique la police ? Ce drôle d’oiseau, meurtrier et kidnappeur, aussi subtile dans ces assassinats, que dans son humour ? C’est ce que doit découvrir l’inspecteur Suitaume.

« Où est le Bec ? » est un thriller décapant. Dès le début M. Zola (pas Emile, l’autre) nous met dans le feu de l’action ; calembours, jeux de mots, métaphores et périphrases, tout s’enchaîne et se déchaîne à travers le texte. Les rebondissements sont légions, nous suivons cette enquête ainsi que les méfaits du kidnappeur d’auteurs avec énormément d’intérêt.
Je tiens à prévenir dès cet instant, que le lecteur totalement hermétique à l’humour doit, de ce pas, passer son chemin et se tourner vers une autre littérature. La plume de Gordon Zola n’a de cesse de distiller un humour parfois lourd, parfois grinçant, mais toujours aussi efficace. Un humour amené des fois de manière insistante, avec des répétitions de formules mais déformées au fur et à mesure de leur énumération, un sourire niais naissant sur notre visage de lecteur fatigué par une journée de labeur dans la grisaille d’un bureau.

Ce roman doit se prendre pour ce qu’il est, un moment de pure détente et de franche rigolade. « Où est le Bec ? » divertit au-delà des espérances. Un thriller qui vous prend aux tripes… secouées par des fous rires parfois incontrôlables.

Vous recherchez de nouvelles raisons de rire et d’avoir le sourire toute la journée ? Alors jetez-vous sur les livres des Editions du Léopard Masqué. Ce petit félin cachait bien son jeu (et son visage), mais nous autres lecteurs toujours à la recherche de nouvelles émotions avons découvert son secret et son trésor caché !« Quand ce qui prête à rire donne à penser », voici une bien belle pensée.



Ed. Les Editions du Léopard Masqué – 2006

1 novembre 2007

Foire du Livre à Brive la Gaillarde

Me voici de retour de la Foire du Livre annuelle de Brive la Gaillarde. Ca y est je l’ai fait !

Cette 26ème édition du salon de Brive va rendre hommage à Colette, et c’est durant ce dernier week-end d’octobre que va être dévoilé la dernière liste des Goncourts. Je ne pourrai malheureusement pas vous la donner car je n’ai pu assister à la diffusion de celle-ci.


Samedi 27 octobre 2007

Mais commençons par le commencement. Arrivée le samedi midi en Corrèze, me voici parti pour la Foire et la découverte de Brive la Gaillarde, ville que je ne connaissais pas jusque là.
Tout comme le salon de Nancy, celui de Brive est très très fréquenté. D’autant plus que de grands auteurs sont présents durant le week-end. Je ne vous cache pas que je trépignais d’impatience à l’idée de rencontrer Amélie Nothomb. Un rapide petit tour des stands afin de faire un petit repérage et me voilà devant le stand d’Amélie, livres en mains, pour enfin approcher un de mes auteurs préférés.
Amélie arrive enfin avec quelques minutes de retard. La séance de signatures démarre, Amélie est absolument adorable, malgré la vitesse à laquelle s’enchaînent les dédicaces, elle prend le temps de discuter avec chacun d’entre nous. Avec la foule amassée autour d’elle je n’ose demander à l’auteur de prendre quelques minutes pour une photo. Ce ne sera que partie remise car après un moment la voici plus disponible :).

















Amélie en pleine dédicace





















Je me décide ensuite à aller saluer les autres auteurs que je connais. Notamment Catherine Laborde que je n’avais pas revue depuis les Nocturnes en juillet. Toujours aussi gentille, nous prenons le temps de discuter un peu et je craque sur son premier livre qu’elle me dédicace avec plaisir. A côté d’elle se trouve Patrick Graham, jeune auteur de polar dont j’avais entendu parler sur le forum de Plume Libre. Derrière un aspect sérieux et un peu froid au premier abord, Patrick s’avère être charmant et super bavard. A plusieurs reprises nous aurons le plaisir de discuter durant le week-end.
Au détour des autres stands je vais retrouver également Bernard Simonay, rencontré à Nancy, Lola Lafon que j’avais revue à Mouans Sartoux, et faire la connaissance d’Agnès Abécassis auteur des « Tribulations d’une Jeune Divorcée » (un livre que je conseille à toutes les filles et dont je parlerai très prochainement) et de Stéphanie Janicot.

















Catherine Laborde


























































Patrick Graham


Pour une fois ce fut un salon assez féminin contrairement aux précédents. L’après midi passe vite, trop vite, il faut déjà retourner à l’hôtel. La journée s’achève et il faut penser à se sustenter et prendre un peu de repos pour assurer le dimanche.

















l'affluence au salon !


Dimanche 28 octobre 2007


Le dimanche fut un peu plus calme, pas tant dans l’affluence qui fut plus importante encore que la veille, mais pour la course aux dédicaces. Cette journée fut surtout consacrée à discuter, partager des impressions, et aussi trouver un moyen pour rentrer sur Nice… Que je vous explique. J’ai eu la merveilleuse idée de réserver un vol Paris / Nice afin de ne pas avoir à subir un trajet de 12h en train. Pourquoi merveilleuse idée ? Tout simplement parce que la compagnie chez qui j’avais réservé n’a pas trouvé mieux que de faire grève juste ce week-end (vous voyez sans doute de qui je veux parler). De ce fait, en ce beau dimanche ensoleillé, j’essaie désespérément de savoir si mon vol est maintenu. Oh joie ! Celui-ci est annulé ! Me voilà bien, je suis coincée à Brive à moins de subir les fameuses 12h de train (de nuit de surcroît).
Cette journée fut assez physique. Je ne compte plus le nombre d’aller / retour entre la gare et le salon, mais en dehors de ce petit désagrément la journée fut excellente.
Je suis très heureuse d’avoir put me rendre à le Foire du Livre de Brive la Gaillarde. Un salon exemplaire pour son organisation. Il ne manquait qu’une petite chose, la présence de Bernard Werber et ça aurait été parfait. Là aussi ce n’est que partie remise ;).




Petites photos supplémentaires :























Jean-Pierre Foucault























Bruno Masure



















Fin du salon en ce dimande 28 octobre vers 18h


Qui vais-je remercier pour ce week-end ? Tous les auteurs présents, qui m'ont accordé un peu de leur temps :).
Et surtout la compagnie aérienne qui m'a beaucoup aidée !!!!

17 octobre 2007

« Magnus » de Sylvie Germain

« Magnus est un ourson de taille moyenne, au pelage très râpé, marron clair faiblement orangé par endroits. Il émane de lui une imperceptible odeur de roussi et de larmes.
Ses yeux sont singuliers, ils ont la forme et le doré - un peu fané - de la corolle de renoncules, ce qui donne un regard doux, embué d’étonnement. »

« Magnus est un homme d’une trentaine d’année, de taille moyenne, aux épaules massives, au visage taillé à la serpe. Il émane de lui une impression de puissance et de lassitude.
Ses yeux, brun mordoré virant parfois à l’ambre jaune, sont enfoncés dans l’ombre des orbites, ce qui lui donne un regard singulier - de rêveur en sentinelle »

« Magnus », paru pour la première fois en 2005, a obtenu le prix Goncourt des Lycéens. Cette histoire a la saveur d’un conte, d’une longue rêverie, mais aussi une remise en question sur la mémoire.

C’est l’histoire d’un enfant, Franz-Georg, né avant la seconde guerre mondiale. De sa prime enfance, il n’a aucun souvenir. Seuls sont conservés ceux vécus après ces 5 ans. Les souvenirs d’une vie de fuite. Les souvenirs d’une mère tellement attachée à son enfant, pour mieux le délaisser quelques années plus tard. Les souvenirs d’un père trop souvent absent, et qui, lorsqu’il rentre à la maison, ne lui montre aucune forme d’affection.
Pour Franz-Georg, Magnus, son ours en peluche, est son seul confident et le témoin dans sa quête d’identité. Car il va lui falloir tout réapprendre. Sa mémoire ne serait que mensonges. Toute sa vie Franz-Georg va partir à la recherche de ses 5 premières années pour comprendre qui il est réellement, pour combler le trou noir de son enfance.

« Magnus » est construit comme un long monologue intérieur. Chaque phrase est poésie, chaque mot choisi avec soin pour sa sonorité. Sylvie Germain met en avant l’expression des sentiments, le conflit interne que vit le héros à travers ses pensées et ses questionnements.
Le découpage des chapitres y contribue, chacun est un fragment de la vie de Magnus (nom que prendra le personnage au fil de l’histoire, ne faisant plus qu’un avec son confident). Ils sont entrecoupés de séquence, notule, écho, résonances, éphéméride, des scissions dans le récit apportant explications, extraits de roman et même biographie. Un roman sous forme de puzzle où chaque pièce restitue petit à petit les morceaux manquants. Et durant toute la lecture nous suivons le héros, son cheminement dans les méandres de la mémoire fragmentée.
En plus d’une recherche d’identité, « Magnus » c’est aussi l’évocation du mal, personnifié sous les traits du père. Une œuvre à la grâce subtile sur la douleur de la perte.

« Magnus » est une œuvre qui ne laisse pas indifférent. Tout contribue au trouble, la période historique dans laquelle le roman s’inscrit, ainsi que les souffrances de l’âme du héros. Une histoire poignante et pleine de sensibilité.



Ed. Folio – 2007

« Le Mystère des Dieux » de Bernard Werber

Au-dessus des Hommes,
Les Anges.

Au-dessus des Anges,
Les Dieux.

Au-dessus des Dieux,
?


A la fin du « Souffle des Dieux », Bernard Werber nous avait laissé sur de nombreuses portes ouvertes. Concernant la symbolique des chiffres, abordée tout au long de ce cycle, nous avions eu un aperçu du 8, et une évocation légère du 9, nous laissant sur de grandes interrogations quant à la signification de ces deux derniers chiffres. Quelles vont être les révélations de ce troisième opus ? Qui va gagner et gravir la montagne ?
Toutes les réponses sont là, dans ce nouveau tome.

Au début, la promotion comptait 144 élèves dieux. Au fur et à mesure des éliminations, le nombre d’élèves s’amoindri de plus en plus. A quelques instants de la finale ils ne sont plus qu’une poignée. Alors, qui va reporter le jeu d’Y ?

« Le Mystère des Dieux », ce roman tant attendu par les fans, tient toutes ses promesses. Dans le tome précédent, nous avions laissé Michael Pinson face à la révélation d’une deuxième montagne sur Aeden. Celle qui abriterait l’être suprême.
Au début de ce dernier tome nous retrouvons le héros à la veille de la grande finale à Olympie. L’événement qui se prépare nous laisse entrevoir la suite de l’intrigue, un élève va enfin gravir cette montagne et accéder au savoir absolu. Mais, alors que la finale vient de se jouer, nous nous retrouvons dépités. Un grand rebondissement vient changer le fil de l’intrigue, et la peur de ne finalement pas connaître le fin mot de l’histoire vient nous tenailler. Allons-nous apprendre la signification de ce 9 tant attendu ?
Malgré le changement de cap de cette aventure, nous nous laissons entraîner dans les nouvelles péripéties. Les lignes défilent, l’espoir renaît, et nous arrivons enfin au dénouement…
Je ne souhaite pas vous en dire trop. Si je révèle ne serait-ce qu’un élément cela enlèvera tout le charme de ce roman. Tout ce que je peux vous dire, c’est que oui nous apprenons la signification du 9, mais aussi du 10. Et au-dessus du 10 ?..

« Le Mystère des Dieux » clôture magnifiquement la trilogie. Une nouvelle fois Bernard Werber nous pousse à nous questionner sur les mystères qui nous entourent, à travers une très belle histoire pleine d’émotions.
En effet, les sentiments nous assaillent. Ces personnages que nous nous étions accaparés depuis les Thanatonautes nous font vibrer. Nous ressentons leur joie, leur peine, leur frustration,... jusqu’au dénouement final. Arrivés aux dernières pages, nous sommes surpris, et… non je ne dirai pas ce qu’il se passe à la fin. Les mots me manquent pour le décrire, et les émotions ressenties à ce moment de la lecture sont très intenses ! Les dernières pages m’ont, en tout cas, fortement émue.

« Le Mystère des Dieux » est un livre sublime, envoûtant, qui nous pousse de plus en plus loin dans la réflexion. A dévorer sans attendre !



Ed. Albin Michel – 2007

14 octobre 2007

« Une Fille comme les Autres » de Jack Ketchum

Lorsqu’on vous parle d’épouvante, à quoi pensez-vous ? Au monstre planqué dans votre placard, ou sous votre lit. A la créature surnaturelle qui arpente chaque nuit les cimetières abandonnés. Au psychopathe traquant sa proie. Mais avez-vous pensé à votre voisin ?.. à la gentille ménagère que vous croisez chaque matin en allant acheter votre pain ou votre journal ?.. à toutes ces personnes qui nous entourent au quotidien et qui semblent si « normales » ?..

Depuis la mort accidentelle de leurs parents, Megan Loughlin et sa petite sœur Susan se retrouvent orphelines et sans foyer. Heureusement que tante Ruth est là pour les prendre sous sa protection. Mère célibataire, elle va héberger les deux jeunes filles en plus de ses trois fils, Woofer, Willy et Donnie.
Pour tous les gosses du quartier, la maison des Chandler est l’endroit où l’on peut que se trouver bien. Ruth est une mère peu contrariante, contrairement aux autres mamans. Une femme agréable, accueillante, pleine d’humour, et qui offre des bières en cachette aux garçons.
Mais Ruth n’est pas si « parfaite » que ça. Derrière ce portrait de femme cool avec les enfants, se cache en fait une femme aigrie. Une femme qui ne supporte pas les femmes. Qui, quelque part, se déteste elle-même.
Qui pourrait deviner dans ce calme petit quartier, que les cruautés les plus inimaginables, les pires sévices, seront perpétrés dans cette maison ? Qu’entre les murs d’un abri antiatomique, une fille comme les autres sera mise à mort.

Inspiré d’un fait divers arrivé aux Etats-Unis en 1965, « Une Fille comme les Autres » n’est pas un roman dérangeant, il est pire que ça. Jack Ketchum nous plonge certes dans l’horreur, mais une horreur ancrée dans le réel et au monde que nous côtoyons chaque jour.
Le roman démarre comme une histoire de Stephen King. C’est l’été, pour les ados du quartier ce sont enfin les vacances. Les journées se passent entre excursion au ruisseau, parties de base-ball, fêtes foraines, et le Jeu. Puis l’intrigue nous plonge petit à petit dans l’innommable. Nous savons à quel point les enfants peuvent être cruels entre eux, mais quand cette cruauté est autorisée par un adulte… Essayez seulement d’imaginer jusqu’où ils peuvent aller. La jeune Meg elle le sait, elle n’a pas besoin d’imaginer. Enchaînée dans cet abri, elle sait, elle subit, à la merci d’une bande d’adolescents qui ne se rendent plus compte de leurs actes, et d’une mère de famille qui a totalement perdu l’esprit. Cette femme alimentée par sa haine, imaginant les pires tortures dans le but de faire regretter à Meg une chose, une seule chose, celle d’être ce qu’elle est : une femme.

« Une Fille comme les Autres » ne laisse pas indifférent. Ce roman est horrible. Horrible car il dépeint des faits qui se sont passés. A la lecture nous sommes envahis par des sentiments très forts. La haine s’empare de nous, nous avons une irrésistible envie de mettre en pièce certains personnages pour leurs actes, d’autres pour leur absence de réaction. Notre frustration se fait vite sentir, et nous nous retenons de ne pas balancer le livre à travers la pièce. Qu’est ce qui nous retient ? Le besoin de savoir jusqu’où l’horreur peut aller.
Un roman très dur, difficile à supporter, qui vous entraînera au plus profond de la cruauté humaine. Comme le dit Stephen King dans sa préface : « ce roman ne se borne pas à promettre la terreur, il tient ses promesses ».



Ed. Bragelonne – 2007