Sur Koralya tout le monde vit en harmonie avec la nature. Sur l’île, tout comme dans tout l’archipel de Nacre, la violence n’existe pas. La seule mort permise, entraînée par la main de l’homme, et celle pour la subsistance des habitants. Aucun humain ne peut concevoir qu’il puisse attenter à la vie d’un autre humain. Ele’a et Darys vivent dans ce monde idyllique. Ils s’aiment d’un amour sans borne, qui semble totalement indestructible, sauf par l’effacement. Mais ils n’ont rien à craindre, seules les personnes très âgées se font effacer, lorsque enfin elles arrivent au terme de leur vie. Ainsi est la vie sur l’île, innocente, merveilleuse, faite d’amour et de fêtes.
Mais il se passe des choses étranges sur Aurévia. Lors d’une partie de pêche, le jeune couple et leurs compagnons vont recueillir un naufragé qui va leur conter une histoire invraisemblable. L’île de Parawai aurait été entièrement effacée avec tous ses habitants, Markaan serait le dernier survivant. Il vit depuis dans la peur de voir à nouveau l’étrange brume de bronze apparaître. Mais les jours passent et la vie reprend son cours pour les Koralyens, jusqu’à l’arrivée d’Ykhare, seigneur de Shalymbaad, le soir de la fête de Fao’Lynn Piao Set Maui consacrée à leur dieu. L’homme vêtu de noir va amener avec lui des jours bien sombres pour la belle Ele’a.
Un décor de rêve, des noms tous plus exotiques les uns que les autres, Bernard Simonay nous emmène en voyage dans des îles magnifiques bordées de lagons. Il nous présente une société idyllique, construite sur le respect et la non violence. Mais alors, que pourrait-il se passer d’extraordinaire dans un monde si beau ? Et bien, tous les habitants d’Aurévia ne sont pas si innocents. Et que dire de ces phénomènes étranges ! La disparition de Parawai, comme si l’île n’avait jamais existé, ainsi que de certaines villes un peu partout dans ce monde.
« La Porte de Bronze » c’est l’apprentissage de la vie pour Ele’a. La jeune héroïne n’a connu, jusque là, qu’une vie faite d’insouciance. Mais les événements vont s’enchaîner et se déchaîner sur la jeune Koralyenne, la poussant dans une quête qui va lui paraître insensée au départ.
Tout au long de ce roman, elle va se battre, car elle ne peut accepter la vérité. L’histoire mêle fantasy et aventure. A aucun moment la tension ne se relâche. Parfois nous aimerions crier à Ele’a d’arrêter, de se faire enfin une raison, car nous la voyons se détruire moralement progressivement. Mais plus l’héroïne arrive à la limite de ses forces, plus le destin s’acharne sur elle, et jusqu’au bout Ele’a va lutter.
Bernard Simonay joue savamment avec nos nerfs. Quand l’espoir commence à renaître, un événement encore plus tragique que le précédent vient ébranler le fragile édifice. A croire que l’auteur y a pris un malin plaisir, nous torturant autant qu’Ele’a et ce jusqu’au dénouement final. Et là nous ne savons plus.
« La Porte de Bronze » est un roman très prenant, l’intrigue est très bien menée et la fin tout ce qu’il y a de plus surprenant. Durant toute l’histoire nous pouvons nous attendre à tout, sauf à ça.
Un roman qui, en plus d’être un superbe divertissement, pousse notre réflexion sur la nature de la réalité. Les amateurs de fantasy et aussi ceux de science-fiction seront comblés.
Ed. Folio SF – 1994
1 commentaire:
Je savais qu'il te plairait ce roman! ^_^
Et encore un auteur français, un!!
Maintenant on pourra encore plus discuter avec le sympathique Bernard Simonay qui nous avait confié une anecdote trés "personnelle" concernant ce livre.
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