25 septembre 2007

« Le Livre sur la Place » compte rendu

Comme promis voici un petit compte rendu de ce magnifique week-end.

Vendredi 21 Septembre :

Petite journée que celle du 21. Moment de retrouvaille avec Henri (ça commençais à faire un moment depuis Juillet), petit tour de repérage à travers les stands, l'après midi est passée très vite.

Samedi 22 Septembre :

Changement de rythme pour le samedi. Déjà il y a une grosse affluence sur le salon, moi qui suis du sud je n'ai pas l'habitude de voir autant de monde, il faut dire que dans ma région il y a moins de lecteurs. A peine arrivés sur les lieux nous devons attendre que les vigiles nous laissent entrer. Ils sont obligés de filtrer pour éviter une surpopulation sous le chapiteau.
Après un petit passage au stand d'Henri pour lui dire bonjour, nous commençons les dédicaces.
Lors d'une pause pour reprendre un peu l'air, je vais avoir la chance de rencontrer l'équipe de Bragelonne. Allé un petit tour d'horizon des auteurs que nous avons vu.

Maud Tabachnik





















Marc Levy





















Henri Loevenbruck





















Henri a même eu droit à un petit cadeau, son livre préféré «Oui Oui et la Gomme Magique»





















Erik Wietzel
















La journée se clôture avec l'interview pour France Bleu Lorraine. Scoop, notre cher ami écrivain a réussi à faire passer du Deep Purple sur France Bleu, si je vous assure !


















Dimanche 23 Septembre :

Le dimanche fut comme le samedi, blindé de monde. Je n'en reviens toujours pas. Pourquoi n'y a-t-il pas une telle affluence dans le sud ? Screugneugneu...
Avec encore une magnifique journée ensoleillée (si c'est possible à Nancy), nous voilà de retour sous le chapiteau. Comme les autres jours, petit tour d'horizon. Dimanche étant la dernière journée et vu le monde à l'intérieur, nous nous permettons de rester plus souvent dehors. Celà permet de discuter plus facilement avec les auteurs et les éditeurs.

Parmi les célébrités présentent ce jour là :

Richard Bohringer






















Patrick Poivre d'Arvor





















L'après midi passe malheureusement trop vite, voici déja le moment des «au revoir». Après une dernière séance photo, nous repartons avec des souvenirs plein la tête, et plein de livres à lire !!!!

Merci Henri pour ces 3 journées, à bientôt et courage tu vas y arriver ;).





















Merci à l'équipe de Bragelonne, vous êtes géniaux, je vous adore ! Continuez à nous offrir ces merveilleux ouvrages !!!















(de gauche à droite en partant par le haut :
Emmanuel de chez Bragelonne, moi, Erik Wietzel, Laurent Genefort
Stan Nicholls et son épouse, Pierre Pevel).


Merci Marc pour le temps que vous m'avez consacré, et vos remerciements. Vos mots me vont droit au coeur.

Un grand grand merci à vous tous !!!!!

24 septembre 2007

De retour du salon "Le Livre sur la Place"

Bien le bonjour mes amis.

Voilà, mon premier salon de la rentrée s'est achevé hier soir. Comme d'habitude j'ai un petit coup de blues, même si je sais que le prochain arrive à grand pas, et des souvenirs plein la tête !!!!
Très prochainement je vous ferai un compte rendu de ces trois merveilleuses journées.

A bientôt les amis !

Arlis

« Les Orphelins du Mal » de Nicolas d’Estienne d’Orves

« Que sont devenus les enfants nés dans les haras humains créés par les nazis ? »

Cinquième roman de Nicolas, « Les Orphelins du Mal » nous entraîne dans la période la plus noire de l’Histoire.

1995, quatre corps sont découverts. Tout porte à croire qu’il s’agit de suicides. Fait étrange, ils sont survenus le même jour dans des lieux bien précis.
2005, Vidkun Venner souhaite écrire un livre sur le Lebensborn. Organisation secrète de l’Allemagne nazie où la race pure était créée. Par le biais des éditions FLK, il prend contact avec Anaïs, jeune pigiste, et va l’emmener dans une expédition traversant l’Est de la France et l’Allemagne, à la recherche de la vérité sur ces haras nazis. Ce livre est en fait qu’un prétexte. Vidkun cherche avant tout la vérité sur son passé. Anaïs et Vidkun vont entamer un terrifiant périple.

Pour un premier thriller, l’auteur ni va pas de main morte. Nous voilà plongé dans cette époque perturbante de la seconde guerre mondiale.
Dans ce genre, la construction est assez atypique. L’histoire démarre en 2005, nous mettant en face d’un fait divers où l’on apprend que quatre septuagénaires se sont donné la mort, dans des lieux hautement symboliques de l’Allemagne nazie. Nous faisons la connaissance d’Anaïs, jeune femme simple au passé perturbé, qui vit des divers articles qu’elle rédige, et de Vidkun, un collectionneur étrange et dérangeant. Tout chez lui respire le IIIe Reich.
Puis Nicolas d’Estienne d’Orves nous ramène huit ans avant les suicides, en 1987, dans une petite bourgade du Sud-Ouest de la France. Une femme a été retrouvée pendue et brûlée aux abords de la propriété du maire de Paulin, M. Claude Jos. Mais pourquoi faire ces parallèles entre ces deux années, qu’est ce qui les rattache ? C’est ce que Nicolas va nous faire découvrir dans toute la première partie de son roman, avec les deux enquêtes. D’un côté on cherche à comprendre qui étaient les quatre hommes, de l’autre qui était cette femme et pourquoi elle a été tuée. Ce jonglage peut sembler perturbant. Chaque chapitre est court, tout en nervosité. Ecrits à la première personne, ils sont le témoignage poignant de chaque narrateur. Et au fur et à mesure de l’avancé, le voile d’ombre qui entoure les deux intrigues se soulève petit à petit.
Alors que l’on pense avoir élucidé certains mystères, la deuxième partie poursuit l’histoire tambour battant. Nous sommes en 2006, les recherches se poursuivent. Nos deux héros se retrouvent confrontés à des énigmes de plus en plus ardues. En même temps, non content de nous avoir fait remonter le temps sur huit années, cette fois Nicolas nous ramène en 1938. La guerre n’a pas encore éclatée, et dans un lieu détenu secret, des recherches sont lancées pour la création d’une race supérieure.

Malgré l’avertissement de l’auteur présent sur la première page : « S’il s’enracine dans une vérité historique, ce roman est une œuvre de pure imagination. Toute ressemblance avec des personnages existants, ou ayant existé, serait aussi fortuite qu’effrayante », on ne peut s’empêcher de frémir. A la fin de la lecture, comment ne pas imaginer que tout ce qui est raconté a pu exister ? Rien que l’évocation de certains personnages représentatifs du IIIe Reich rappelle nos cours d’histoire.
« Les Orphelins du Mal » est un thriller terrifiant qui nous tient en haleine jusqu’à la fin. Fiction ou pas, ce livre est une nouvelle prise de conscience des atrocités perpétrées sous le règne d’Hitler. Une histoire qui fait froid dans le dos.



Ed. XO – 2007

17 septembre 2007

« Journal d’Hirondelle » d’Amélie Nothomb

« C’est une histoire d’amour
dont les épisodes ont été mélangés par un fou. »

Avec une histoire de tueur à gage, mais aussi d’amour, Amélie livre son quinzième roman pour la rentrée 2006.

Un héros sans identité, du moins changeant de nom comme vous changez de chemise chaque jour. En perdant son travail de coursier, celui qui prend le prénom d’Urbain devient insensible. Un véritable frigide des sens. Mais une chose va lui redonner des sensations. Tuer. Lorsqu’Urbain tue, il retrouve le plaisir des sens, le plaisir des relations sexuelles… en solitaire. Car Urbain ne cultive pas le rapport à l’autre, à part avec son intermédiaire qui lui donne ses missions. Le seul moment où il côtoie ces congénères humains, c’est quand il tue. Et il aime ça. A tel point que ça va devenir comme une drogue. Quand il n’a pas d’ordre de mission, il tue, au hasard, au détour d’une rue, il en besoin.
Comme pour toute dépendance, il existe des remèdes pour se désintoxiquer. Celui d’Urbain s’appelle Hirondelle. Grâce à elle son envie de tuer va commencer à disparaître. Urbain risque d’en payer le prix.

Pour ce quinzième roman, Amélie nous réapparaît troublante et raffinée. Elle porte à nouveau un regard vif sur notre société. « Journal d’Hirondelle » est percutant, cruel, piquant, mais aussi drôle et tendre. Pour ce nouvel ouvrage, Amélie dépeint des scènes limite trash. Les cervelles explosent, dégoulinent, les assassinats se succèdent. Ca gicle à tout va. Mais derrière ces visions morbides, Amélie montre le vide de l’existence. Le tout est amené sur un ton léger, on en vient même à sourire et rire, d’un rire amer.

Si le précédent ouvrage avait pour lui d’être très dérangeant, « Journal d’Hirondelle » offre un moment de légèreté, telle une douce brise de printemps. Vous allez me dire que je suis dans un état second pour dire une telle chose ! Mais c’est le ressenti qui s’est dégagé à la lecture de ce livre, et c’est bien là que réside le talent d’Amélie Nothomb. On se laisse entraîner par sa plume dans cette histoire qui a la saveur d’un conte, sauf qu’à défaut de prince charmant, elle met en avant un tueur à gage qui prend son pied dans le meurtre.

« Journal d’Hirondelle » n’est peut être pas le meilleur roman d’Amélie, mais il reste un bon moment de lecture, offrant une nouvelle fois, le temps de quelques pages, la vision de l’auteur sur les tourments humains.



Ed. Albin Michel – 2006

« Ni d’Eve ni d’Adam » d’Amélie Nothomb

Première chronique parue sur le site Plume Libre.
Je vous invite à aller la lire ^_^



http://plume.libre.free.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=317&Itemid=42




« Il n’est pas banal que j’écrive une histoire où personne n’a envie de massacrer personne. »

Ed. Albin Michel – 2007

16 septembre 2007

Nouvelle contribution

Bien le bonjour amis lecteurs.

Pas assez de vous offrir, par le biais de cette page, mes impressions quant à mes diverses lectures, je vais également apporter ma contribution à un site de passionnés.

Je vous invite à y venir régulièrement. Vous y retrouverez mes chroniques et celles des autres chroniqueurs. Ainsi que des interviews, des dossiers, et plein d'autres choses passionnantes.

Je vous rassure, les Chroniques continueront, je ne compte pas vous abandonner.

Je vous dis à bientôt sur le site de Plume Libre.
http://plume.libre.free.fr


Arlis

« Les Arcanes du Chaos » de Maxime Chattam

« Toutes les victimes se croyaient à l’abri du chaos.
Exactement comme vous ! »


Yael, jeune célibataire de 27 ans, vit une vie normale. Elle partage son temps entre son boulot chez un taxidermiste, quelques sorties, et les journées de cocooning à la maison avec son chat. Sauf qu’aujourd’hui sa vie ne va plus être si tranquille que ça. Elle vient de prendre un bon bain, et alors qu’elle s’inspecte dans le miroir, une ombre vient obscurcir son image. Le passage est fugace, juste une brève apparition, mais c’est suffisant pour que Yael se retourne pour vérifier que personne n’est entré par effraction dans son appartement.
Est-ce une hallucination ? Non, car d’autres ombres vont se montrer dans les miroirs. Et s’aidant de messages obscurs, elles vont faire basculer la vie de Yael dans le cauchemar et la confusion. Elles l’invitent à regarder de l’autre côté…

« Les Arcanes du Chaos » démarrent comme un roman fantastique nimbé d’ésotérisme. A travers les premiers chapitres, et les messages laissés par les ombres, Maxime Chattam nous dresse une liste de symboles ésotériques qui joueraient un rôle prépondérant dans notre monde. Mais, au lieu de s’enliser dans une énième histoire énigmatique dans la lignée des post « Da Vinci Code » - pourquoi faut-il toujours revenir sur cet ouvrage… - ce roman est pour le lecteur, tout autant que pour son héroïne, une prise de conscience sur la manipulation de la vérité, de l’information et de la population mondiale. L’auteur va réveiller notre paranoïa avec l’événement majeur survenu en ce début de siècle. A la lecture de ce roman nous sommes en droit de nous poser des questions, notamment, les attentats du 11 septembre 2001 sont-ils réellement ce que l’on a bien voulut nous faire croire ? Qui les a vraiment commandités ?

Dès le premier chapitre, l’histoire s’emballe. Elle nous plonge dans une folle course poursuite, contre la montre, contre la mort, à la recherche de la vérité. Le découpage de l’intrigue est très cinématographique. Les chapitres sont courts, pleins de nervosité. L’auteur emmène ses personnages dans un périple allant de la France aux Etats-Unis, en passant par la Suisse, et l’engrenage dans lequel sont pris Yael et Thomas nous embarque nous aussi, ne nous lâchant plus jusqu’à la fin. Et quelle fin ! On pourrait s’attendre à un happy end, ou à une fin nous laissant sur des portes ouvertes quant à l’avenir de nos deux héros, mais non, l’auteur nous en met plein les yeux jusqu’au bout. Le dénouement nous laisse totalement K.O..

« Les Arcanes du Chaos » est un excellent thriller sur fond de théorie du complot. Une dénonciation des pratiques de grands groupes industriels, un récit qui montre du doigt les liens des sphères politiques et militaires avec les grandes familles de l’extrême orient.

Avec ce roman, notre côté paranoïaque va être exacerbé. Vous ne l’étiez pas jusqu’à présent ? Je pense que ce livre va changer votre vision des choses, vous ne verrez plus le monde avec les mêmes yeux. Si, si, vous allez devenir parano.

Sachez que, vous qui êtes en train de lire mon article, par le biais de votre ordinateur, vous êtes surveillé…



Ed. Albin Michel – 2006

« Angemort » de Sire Cédric

"Un mystérieux collectionneur, amateur de cadavres.
Une jeune fille dotée d'un don de voyance très particulier.
Une âme d'ange cherchant à semer de dangereux poursuivants.
Des criminels n'hésitant pas à tout ravager sur leur passage pour récupérer leur proie."

Premier roman de Sire Cédric, « Angemort » se place dans la continuité de « Déchirures ». Une histoire teintée de noirceur, avec une touche gothique fantastique.

Cheverny est un drôle de collectionneur. Drôle ! Pas vraiment dans le sens où on pourrait l’entendre, mais plus bizarre. L’homme à des goûts morbides quant à ses acquisitions. La dernière qu’il cherche à obtenir est une peau humaine. Ce qu’il ignore, alors qu’il l’installe tel un trophée sur un mannequin d’osier, c’est que cette peau est celle d’un ange. Son pouvoir ne s’est pas éteint, et ceux à qui ce bien a été dérobé, vont tout faire pour le récupérer.
Mais l’ange souhaite-t-il retourner auprès de ses précédents maîtres ?

« Angemort » est un roman fantastique est moderne, où Sire Cédric élargit un peu plus l’univers déjà mis en place dans son recueil de nouvelles. Un monde personnel, sanglant, érotique, exubérant.
Comme dans « Déchirures », nous sommes de suite plongés dans l’action. Et c’est peut être là que le bas blesse. Autant dans les nouvelles, l’écriture nerveuse et emportée de l’auteur ne posait pas de problème. Les histoires étaient courtes, leur impacte sur le lecteur se devait d’être rapide, sans ambages. Mais pour « Angemort » nous ressentons comme un manque.
Les événements s’enchaînent à une vitesse hallucinante, les personnages nous sont à peine dépeints. Si au début de la lecture nous étions pris dans l’action, au fil des pages un certain ennui prend place. Nous avons du mal à nous attacher aux personnages, qui, s’ils avaient eu un peu plus de profondeur, auraient pu être très attachants.
Durant tout le roman, Sire Cédric nous embarque dans un dédale de situations toutes plus inimaginables, mais le rythme est trop emporté, laissant peu de temps à notre imagination pour s’évader dans cet univers gothique.

Par respect pour le travail de l’auteur, j’ai lu ce livre en entier, même si l’envie de le refermer en cours de lecture ne me manquait pas. L’histoire en elle-même faisait preuve de beaucoup d’originalité, mais ce qui aurait pu en faire un livre extraordinaire manque sévèrement à l’appel.
J’attends de lire le prochain ouvrage de Sire Cédric, pour voir si c’est son style qui me laisse indifférente, ou si « Angemort » souffre des tares du premier roman, avant de me faire une réelle opinion personnelle sur l’œuvre de l’auteur. Mais après la lecture de ce premier roman je ne suis pas conquise par la plume de Sire Cédric.
A suivre…



Ed. Nuit d’Avril – 2006

« Déchirures » de Sire Cédric

« Déchirures » est le premier recueil de Sire Cédric. Ayant participé auparavant à l’écriture d’articles pour des magasines et des anthologies, ce livre le propulse au rang d’écrivain à part entière.

« Déchirures » est un ensemble de neuf nouvelles, toutes aussi dérangeantes les unes que les autres. Chacune lie le lecteur d’une manière assez étroite avec son contenu. Elles nous touchent, nous faisant passer par diverses strates émotionnelles allant de la répulsion à l’angoisse en passant par la jubilation. Des sentiments assez contradictoires.
Au travers de ces nouvelles, l’auteur nous dépeint notre réalité, tout en y glissant des créatures infernales. Celles-ci sont là pour illustrer nos pires penchants, ceux enfouis au plus profond de notre être. Ils nous montrent que la frontière présente en nous entre le bien et le mal est très mince.

On sent dans l’écriture de Sire Cédric l’influence de Poppy Z. Brite. Les descriptions sont sanglantes, les détails morbides, et malgré toute la violence mise en avant, celle-ci se fond naturellement sous la plume de l’auteur.
A la lecture nous ne restons pas indifférents devant les péripéties vécues par chaque protagoniste. Nous sommes pris à la gorge, la peur s’insinue vite en nous, les nouvelles sont courtes et vont vite à l’essentielle. Par cette construction nous n’avons pas le temps de reprendre notre souffle et c’est en apnée que nous dévorons chaque nouvelle.

Dans « Déchirures », Sire Cédric ne se contente pas de remettre au goût du jour certains mythes existants, tel que le vampire ou le lycanthrope, il en propose de nouveaux, tous illustrant notre dure réalité. L’individualisme est exacerbé. C’est le mal de notre époque, la perte de sentiments charitables envers l’autre qui est mis en avant dans chacune des nouvelles.

A travers ces neuf textes, Sire Cédric prouve qu’il est un conteur et un créateur d’univers. « Déchirures » est un recueil dérangeant à souhait. Pour ceux qui souhaitent découvrir le monde sombre et gothique de l’auteur, accrochez-vous. Sire Cédric n’y va pas en douceur, et chaque page lue vous entraînera un peu plus profondément dans la noirceur des sentiments humains.
Ames sensibles s’abstenir.



Ed. Nuit d’Avril – 2005

9 septembre 2007

« Une Seconde Avant Noël » de Romain Sardou

« Il faut qu’un présent soit une fête ! Déjà ! Avant même que l’enfant l’ait ouvert »

Le Père Noël existe ! Que ceux qui croyaient le contraire reviennent sur leur jugement, car Romain Sardou nous prouve son existence avec « Une Seconde Avant Noël ».

1851, dans une ville industrielle anglaise, le petit Harold à une vie pénible. Il vit sous les ponts, en compagnie de son ami, et père adoptif, le Falou. Un vieil excentrique, qui apporte à l’enfant les fondements du savoir, et des moments de rêverie avec ses merveilleuses histoires.
Mais les progrès de la société ne laisse plus la place aux êtres imaginaires. Ceux-ci ont fuit le monde des hommes. Et depuis le « Grand Départ » la croyance des hommes s’amenuise. Les êtres féeriques vont totalement disparaître.
Une mission est donnée au génie Balek. Il doit trouver celui qui ramènera le merveilleux dans le cœur des hommes.
De son côté, Harold ne sait pas qu’il est promis à un fantastique destin. Alors qu’il pense avoir touché le fond, sa vie va subir un grand bouleversement. Guidé par un génie qui lui est invisible, il va vivre un voyage extraordinaire, avec des lutins, des fées, des rennes volants et un arbre magique.

« Une Seconde Avant Noël » démarre comme un roman classique, avec une forte influence dickensienne. L’intrigue commençant dans l’Angleterre du XIXe siècle. Nous suivons les péripéties d’Harold, alors qu’il va d’injustice en injustice, subissant le monde des adultes de l’époque. Mais l’histoire évolue vite vers le fantastique, ne laissant au réalisme qu’une légère part.
Dans ce roman, l’auteur s’amuse beaucoup, il nous prend à parti avec de petites interpellations directes, et nous embringue dans cette jolie histoire. L’écriture paraît désuète, voir naïve, mais c’est ce qui fait le charme de ce roman. Cette écriture simple nous entraîne dans ce monde de neige et de grelots, nous redonnant notre âme d’enfant. Nous partons à la rencontre d’un homme qui nous a fait rêver étant petits. Celui qui se pare d’un manteau rouge et d’un bonnet de la même couleur, traversant nos cieux sur son grand traîneau tiré par des rennes volants.

« Une Seconde Avant Noël » est un livre très émouvant qui fait rêver. Lorsqu’à la fin nous vivons le premier Noël d’Harold, une petite boule se forme dans notre cœur, nous rappelant ces instants magiques que nous vivions étant enfants. Ces moments où nous souhaitions rester éveillés pour entrapercevoir le Père Noël.
Ce roman est un magnifique conte qui s’adresse aux enfants comme aux adultes. Un livre qui séduira toute la famille.




Ed. XO – 2005

« Insomnie » de Stephen King

Ralph Roberts, retraité de soixante dix ans, vit une vie normale avec sa femme. Il a de gentils voisins, de vieux amis. La vie calme et sereine de tout retraité dans une petite ville du Maine comme Derry.
Tout a l’air idyllique mais voilà, Carolyn son épouse meurt, emportée par une tumeur au cerveau. Son gentil voisin, Ed Deepneau, bat sa femme et a parfois des attitudes frôlant la folie. Et les vieux amis de Ralph commencent aussi à se comporter bizarrement…
Depuis, Ralph se réveille un peu plus tôt chaque matin, se retrouvant dans l’incapacité de se rendormir. Au départ ce petit dérèglement lui semble anodin, mais plus les jours passent et moins il arrive à récupérer ce sommeil qui lui échappe. Prenant ce problème au sérieux, il va tenter de le résoudre. Mais rien n’y fera, ni les remèdes de bonnes femmes, ni les nuits blanches. Les somnifères restent sans effets, et ses recherches à la bibliothèque sur l’insomnie ne lui apportent pas plus de solutions. Ses nuits vont continuer de se raccourcir.
C’est alors qu’il commence à voir des choses étranges, tout un monde, jusque là insoupçonné, d’auras et de couleurs qui apparaissent et disparaissent autour des gens. D’étranges petits personnages lui sont révélés. Deux petits docteurs chauves armés d’une longue paire de ciseaux venant visiter ses voisins la nuit, et un troisième aux dents pointues qui brandit un scalpel rouillé. Est-il en train de perdre la raison ? Ralph a-t-il été propulsé à un autre niveau de conscience ?

Dans ses histoires, Stephen King n’a pas son pareil pour faire surgir toutes sortes de créatures, et plus particulièrement à Derry. Rappelez-vous les frasques de cet étrange clown qui voulait offrir des ballons aux enfants de cette ville ! Nous voici de retour dans ses rues, six ans plus tard.
Avec « Insomnie », Stephen livre un nouveau chef d’œuvre. Contrairement à d’autres romans de l’auteur, la peur n’y a pas une place centrale. Elle est là, palpable, mais pas omniprésente. L’intrigue est bien menée, l’angoisse monte crescendo jusqu’au dénouement final.
« Insomnie », c’est « le rêve » d’un vieil homme qui n’arrive plus à dormir. Un homme qui prend petit à petit conscience que le monde dans lequel il évolue n’est peut être pas unique, et qu’il serait que le rez-de-chaussée d’une Tour. Pour ceux qui ont lu, ou lisent le cycle de « La Tour Sombre », ce roman en est une connection. Les protagonistes principaux nous emmènent en balade à l’intérieur de l’édifice, et nous ferons la connaissance d’un personnage qui aura son importance dans le dernier volume de la grande saga.
« Insomnie » est un très bon roman alliant merveilleux, angoisse et mythologie, Stephen King revisitant à travers cette histoire le mythe des Parques, ces divinités romaines maîtresses du sort des hommes.

Après la lecture de ce roman, vous ne dormirez plus de la même manière. Et peut être aurez-vous envie de savoir ce qu’il se cache dans la plus haute pièce de la Tour.



Ed. Livre de Poche – 1994

« Leïlan » de Magali Ségura - L’intégrale de la trilogie

« Il est un royaume mystérieux que l’on nomme Leïlan, le pays des Illusions. »

Découverte avec une nouvelle récompensée par le Prix Bob Morane Imaginaire 2000, Magali Ségura nous offre avec « Leïlan » un roman épique sur fond de Fantasy.

Imaginez un monde de magie. Un monde où tous les prodiges sont possibles. Ce monde se nomme Leïlan.
Mais depuis la mort de la troisième princesse et de la Reine, ce royaume qui semblait si prospère, est frappé par le sceau du malheur. Avec la disparition de la petite héritière, la prophétie des Fées de l’Est ne pourra pas se réaliser. Depuis cette terrible tragédie le Roi est aveuglé par le chagrin, il laisse son royaume sous les ordres du Duc Korta d’Alequant. Or celui-ci a d’autres projets. Notamment de subtiliser le trône, plongeant le monde de Leïlan dans la misère avec l’aide d’Ibbak l’Esprit Sorcier.
Depuis deux ans, un étrange justicier a fait son apparition dans la Grande Plaine, déjouant les plans du Duc, redonnant l’espoir au peuple.
Qui se cache derrière le Masque ? Ce héros dont l’identité est scrupuleusement gardée secrète.
Que va-t-il advenir du royaume de Leïlan ?

A travers la trilogie de « Leïlan », Magali Ségura nous emmène pour un très beau voyage dans les contrées enchanteresses du pays de l’Est.
Tout au long du récit, elle distille tous les ingrédients des grands contes d’aventures, mettant en exergue les valeurs de l’amour, de l’honneur, de la solidarité. Son héroïne principale apporte une touche d’originalité à l’histoire. Avec ses talents de conteuse, elle offre une nouvelle dimension au roman de Fantasy, les trois tomes de cette saga se dévorent d’une traite.
Dès le début nous sommes pris par cette très belle histoire. Aucun temps mort, chaque élément est savamment amené, et l’intrigue se déroule avec beaucoup de naturel. A tel point qu’on en oublie que le monde dépeint au fil des lignes est imaginaire. Nous vivons et vibrons avec les compagnons du Masque.
Les personnages sont présentés avec beaucoup de réalisme. On s’attache assez vite à la petite Compagnie du héros masqué, et chaque protagoniste gagne en profondeur au fur à et mesure de la lecture.

Une œuvre difficile à lâcher, tant l’histoire est prenante. Alors que l’émotion nous submerge, nous tournons les dernières pages et quittons le monde de Leïlan. La séparation est douloureuse alors que le livre doit être refermé.

Un roman magnifique, et émouvant, que je conseille aux amateurs de Fantasy et de romans de cape et d’épée, dont « Leïlan » est un savoureux mélange.


Ed. Bragelonne – 2007