16 avril 2008

“L’Evangile Selon Satan” de Patrick Graham


An de Grâce 1349, la grande peste noire décime l’Europe mais un autre mal rôde, laissant de nombreuses victimes dans son sillage.

Mère Yseult de Trente, la supérieure du couvent des Augustine de Bolzano, entre en possession d’un manuscrit apocryphe. Un Evangile caché depuis des siècles chez les Recluses. Ce que la mère Yseult ignore, c’est qu’en faisant entrer l’ouvrage dans ses murs elle invite dans le même temps le mal absolu. L’enfer va s’introduire dans le couvent et massacrer nuit après nuit chacune des soeurs, les crucifiant puis les marquant des signes du Diable. Elle ne trouvera le salut qu’en s’emmurant vivante avec l’Evangile. Personne ne doit le récupérer.

2006, Hattiesburg est le théâtre d’étranges disparitions. Alors qu’elle enquête sur cette affaire, Rachel, l’assistante du shérif, disparaît à son tour. Alarmé, le shérif s’en remet à Marie Parks, profileuse au FBI possédant des dons de visions, pour retrouver Rachel. A l’aide de ses transes, Marie retrouve la jeune femme affreusement mutilée, ainsi que les corps des quatre disparues, toutes crucifiées dans une crypte.

Au même moment, au Vatican, le cardinal Camano apprend que les victimes retrouvées à Hattiesburg sont en fait les quatre religieuses qu’il avait envoyé en mission aux Etats-Unis, afin d'enquêter sur la vague meurtrière qui touche l’ordre des Recluses. Il confie à son meilleur exorciste, le père Carzo, la mission de retrouver et de ramener l’Evangile disparu depuis le XIVe siècles.


Un livre rédigé après la mort du Christ, contenant un lourd secret, convoité par le Mal et protégé par le Bien, pourrait ébranler les fondements du christianisme. Ce livre c’est l’Evangile selon Satan.

Dès les premières pages nous sommes pris dans l’intrigue, Patrick Graham ne nous épargne pas et nous fait vivre ces nuits d’angoisses et de carnages dans le couvent de Bolzano. Aucun détail n’est laissé au hasard, et au bout de quelques pages nous nous approprions les personnages, vivant en même temps qu’eux les différentes péripéties de cette histoire. Nous nous retrouvons emmuré avec mère Yseult pour vivre ses derniers instants, puis nous basculons dans la peau de Marie, ressentons ses visions et ses peurs dans cette enquête diabolique. Nous sommes entraînés aux quatre coins de la planète, des profondeurs de la jungle Amazonienne, aux Alpes, en passant par les Etats-Unis jusqu’au Vatican où un sombre complot se trame.

L’écriture est rapide, les chapitres courts mais très denses, et d’une simple intrigue policière nous basculons très vite vers une histoire fantastique dans le style de “Constantine” (film de Francis Lawrence) avec son lot de possessions démoniaques et de transes.

Malgré tout, ce thriller reste loin de la lutte éternelle entre le Bien et le Mal. Dans “l’Evangile selon Satan” les personnages sont souvent sur la brèche et chacun bascule à l’un ou l’autre moment dans un camp puis dans l’autre.


Avec une intrigue bien menée, très prenante, “l’Evangile selon Satan” ravira les amateurs de thriller ésotérique. Surfant sur la vague du genre, ce roman s’en démarque fortement en abordant un thème beaucoup plus original que le secret entourant Marie Madeleine.

Quel secret renferme l’Evangile maudit ? Pour le savoir je vous invite à lire le premier roman de Patrick Graham.




Ed. Anne Carrière - 2007

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Une très bonne critique pour un très bon thriller. Il fait partie de mes coups de coeur 2007. J'ai beaucoup aimé l'incursion du fantastique dans le récit. Plus qu'à attendre le second roman.