17 septembre 2007

« Journal d’Hirondelle » d’Amélie Nothomb

« C’est une histoire d’amour
dont les épisodes ont été mélangés par un fou. »

Avec une histoire de tueur à gage, mais aussi d’amour, Amélie livre son quinzième roman pour la rentrée 2006.

Un héros sans identité, du moins changeant de nom comme vous changez de chemise chaque jour. En perdant son travail de coursier, celui qui prend le prénom d’Urbain devient insensible. Un véritable frigide des sens. Mais une chose va lui redonner des sensations. Tuer. Lorsqu’Urbain tue, il retrouve le plaisir des sens, le plaisir des relations sexuelles… en solitaire. Car Urbain ne cultive pas le rapport à l’autre, à part avec son intermédiaire qui lui donne ses missions. Le seul moment où il côtoie ces congénères humains, c’est quand il tue. Et il aime ça. A tel point que ça va devenir comme une drogue. Quand il n’a pas d’ordre de mission, il tue, au hasard, au détour d’une rue, il en besoin.
Comme pour toute dépendance, il existe des remèdes pour se désintoxiquer. Celui d’Urbain s’appelle Hirondelle. Grâce à elle son envie de tuer va commencer à disparaître. Urbain risque d’en payer le prix.

Pour ce quinzième roman, Amélie nous réapparaît troublante et raffinée. Elle porte à nouveau un regard vif sur notre société. « Journal d’Hirondelle » est percutant, cruel, piquant, mais aussi drôle et tendre. Pour ce nouvel ouvrage, Amélie dépeint des scènes limite trash. Les cervelles explosent, dégoulinent, les assassinats se succèdent. Ca gicle à tout va. Mais derrière ces visions morbides, Amélie montre le vide de l’existence. Le tout est amené sur un ton léger, on en vient même à sourire et rire, d’un rire amer.

Si le précédent ouvrage avait pour lui d’être très dérangeant, « Journal d’Hirondelle » offre un moment de légèreté, telle une douce brise de printemps. Vous allez me dire que je suis dans un état second pour dire une telle chose ! Mais c’est le ressenti qui s’est dégagé à la lecture de ce livre, et c’est bien là que réside le talent d’Amélie Nothomb. On se laisse entraîner par sa plume dans cette histoire qui a la saveur d’un conte, sauf qu’à défaut de prince charmant, elle met en avant un tueur à gage qui prend son pied dans le meurtre.

« Journal d’Hirondelle » n’est peut être pas le meilleur roman d’Amélie, mais il reste un bon moment de lecture, offrant une nouvelle fois, le temps de quelques pages, la vision de l’auteur sur les tourments humains.



Ed. Albin Michel – 2006

1 commentaire:

La fripouille lorraine a dit…

c'est vrai qu'elle peut écrire n'importe qu'elle horreur, tout passe!