Premier roman de Tristane Banon, « J’ai Oublié de la Tuer » est le témoignage d’une enfant qui grandit beaucoup trop vite. L’histoire d’une enfance douloureuse, battue. Mais aussi la preuve que, malgré les épreuves endurées dans le passé, une revanche peut être prise sur la vie. Nous ne pouvons pas que subir, nous pouvons nous battre aussi.
Flore Dubreuil, c’est un peu une enfant non désirée. A peine arrivée au monde, son père se volatilise, et sa mère va vite la laisser de côté, tel un paquet encombrant dont on veut se débarrasser. L’enfant va être élevée par sa nourrice, Amira, « 113 kilos de graisse, d’alcool et de tristesse aussi ». Sa mère n’est quasiment jamais à la maison. Dans l’appartement du 221 rue du Faubourg Saint-Honoré, Flore rêve d’avoir une mère comme les autres enfants, ceux qu’elle voit dans l’immeuble d’en face alors que le cours de danse est fini. Des enfants aimés et choyés par leurs parents. Pour Flore, sa mère est trop souvent « occupée » pour éviter le terme « absente ». Femme d’affaires plus impliquée dans son travail que dans son rôle de mère, ses seuls passages à l’appartement se limitent pour venir chercher quelques affaires avant de repartir en déplacement, ou pour se préparer avant de sortir avec une de ses nouvelles conquêtes. Elle n’a pas de temps à consacrer à sa fille. Après tout la nounou est là. Une femme qui veut que Flore l’appelle maman, qui boit à longueur de journée, et qui passe sa frustration sur la petite en la battant au moindre prétexte. La mère, elle reste aveugle, elle ne veut rien savoir et ne surtout pas entendre les cris de sa fille, ce petit être avec lequel elle ne veut même pas passer Noël.
Flore narre 15 ans de sa vie. Sa haine pour sa mère qui va monter progressivement, son envie de meurtre envers Amira qui se révèle et s’exacerbe à chaque coup reçu.
Dans ce contexte, Flore devient trop vite une adulte, elle n’a pas l’âme d’une enfant. Elle connaît toute l’actualité quand les autres s’intéressent aux choses de leur âge par exemple. Au fil des années qui passent une seule idée va l’obnubiler, se débarrasser d’Amira, et avoir enfin sa mère auprès d’elle.
Tout au long de l’histoire nous sommes pris dans ce témoignage. « J’ai Oublié de la Tuer » nous ramène à notre propre enfance où nous, nous étions entourés, protégés par l’amour de nos parents, pendant que la fillette vit un véritable enfer. Comment ne pas être ému par les cris de désespoir de Flore ! Un des passages qui m’a le plus fait souffrir fut lorsque sa mère rentre pour une fois à la maison, en retard alors qu’elle avait promis à sa fille d’être là à 19h pour passer la soirée avec elle. Pour une fois qu’elles allaient être ensemble. Sa mère arrive mais pas seule. Elle fait juste un passage éclair avant de repartir pour dîner et pour un énième déplacement vers l’étranger. Alors qu’elle s’apprête à reprendre l’ascenseur, Flore souhaite recevoir un dernier bisou. Un dernier comme si elle n’allait plus jamais la revoir. « Arrête ton cinéma » est sa réponse, sa mère lui fait tout de même un câlin. Mais Flore souhaite encore un bisou, elle se sent totalement désemparée face à ce manque d’affection de la part de celle qui la mise au monde. Mais déjà celle-ci rentre dans l’ascenseur. La fillette se jette dans les escaliers, s’époumone pour la retenir, elle veut encore rester avec sa maman. Arrivée au rez-de-chaussée pour recevoir ce qu’elle désire, elle se retrouve devant une mère fâchée, pour un simple bisou. Lorsque nous lisons ce genre de passage c’est dur, très dur. Ce chapitre m’a mis une boule dans l’estomac, je me suis sentie autant démunie que cette enfant, j’avais mal. Comment une mère peut-elle montrer si peu de sentiments envers son enfant ?
« J’ai Oublié de la Tuer » est un livre poignant, rempli d’émotions, difficile à fermer avant la fin. Un ouvrage qui nous touche et ne peut nous laisser indifférent.
Ed. Livre de Poche – 2004
Flore Dubreuil, c’est un peu une enfant non désirée. A peine arrivée au monde, son père se volatilise, et sa mère va vite la laisser de côté, tel un paquet encombrant dont on veut se débarrasser. L’enfant va être élevée par sa nourrice, Amira, « 113 kilos de graisse, d’alcool et de tristesse aussi ». Sa mère n’est quasiment jamais à la maison. Dans l’appartement du 221 rue du Faubourg Saint-Honoré, Flore rêve d’avoir une mère comme les autres enfants, ceux qu’elle voit dans l’immeuble d’en face alors que le cours de danse est fini. Des enfants aimés et choyés par leurs parents. Pour Flore, sa mère est trop souvent « occupée » pour éviter le terme « absente ». Femme d’affaires plus impliquée dans son travail que dans son rôle de mère, ses seuls passages à l’appartement se limitent pour venir chercher quelques affaires avant de repartir en déplacement, ou pour se préparer avant de sortir avec une de ses nouvelles conquêtes. Elle n’a pas de temps à consacrer à sa fille. Après tout la nounou est là. Une femme qui veut que Flore l’appelle maman, qui boit à longueur de journée, et qui passe sa frustration sur la petite en la battant au moindre prétexte. La mère, elle reste aveugle, elle ne veut rien savoir et ne surtout pas entendre les cris de sa fille, ce petit être avec lequel elle ne veut même pas passer Noël.
Flore narre 15 ans de sa vie. Sa haine pour sa mère qui va monter progressivement, son envie de meurtre envers Amira qui se révèle et s’exacerbe à chaque coup reçu.
Dans ce contexte, Flore devient trop vite une adulte, elle n’a pas l’âme d’une enfant. Elle connaît toute l’actualité quand les autres s’intéressent aux choses de leur âge par exemple. Au fil des années qui passent une seule idée va l’obnubiler, se débarrasser d’Amira, et avoir enfin sa mère auprès d’elle.
Tout au long de l’histoire nous sommes pris dans ce témoignage. « J’ai Oublié de la Tuer » nous ramène à notre propre enfance où nous, nous étions entourés, protégés par l’amour de nos parents, pendant que la fillette vit un véritable enfer. Comment ne pas être ému par les cris de désespoir de Flore ! Un des passages qui m’a le plus fait souffrir fut lorsque sa mère rentre pour une fois à la maison, en retard alors qu’elle avait promis à sa fille d’être là à 19h pour passer la soirée avec elle. Pour une fois qu’elles allaient être ensemble. Sa mère arrive mais pas seule. Elle fait juste un passage éclair avant de repartir pour dîner et pour un énième déplacement vers l’étranger. Alors qu’elle s’apprête à reprendre l’ascenseur, Flore souhaite recevoir un dernier bisou. Un dernier comme si elle n’allait plus jamais la revoir. « Arrête ton cinéma » est sa réponse, sa mère lui fait tout de même un câlin. Mais Flore souhaite encore un bisou, elle se sent totalement désemparée face à ce manque d’affection de la part de celle qui la mise au monde. Mais déjà celle-ci rentre dans l’ascenseur. La fillette se jette dans les escaliers, s’époumone pour la retenir, elle veut encore rester avec sa maman. Arrivée au rez-de-chaussée pour recevoir ce qu’elle désire, elle se retrouve devant une mère fâchée, pour un simple bisou. Lorsque nous lisons ce genre de passage c’est dur, très dur. Ce chapitre m’a mis une boule dans l’estomac, je me suis sentie autant démunie que cette enfant, j’avais mal. Comment une mère peut-elle montrer si peu de sentiments envers son enfant ?
« J’ai Oublié de la Tuer » est un livre poignant, rempli d’émotions, difficile à fermer avant la fin. Un ouvrage qui nous touche et ne peut nous laisser indifférent.
Ed. Livre de Poche – 2004